Caractéristiques de la maladie veineuse thromboembolique chez le sujet VIH positif à Yaoundé - 06/06/18

Résumé |
Introduction |
La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) est un problème de santé publique, associée à une majoration de la durée et du coût d’hospitalisation, ainsi que de la mortalité. L’infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est une des étiologies de la MVTE. Les données locales sur les caractéristiques de la MVTE chez les sujets VIH positif sont rares.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale descriptive et analytique de janvier 2013 et juillet 2017 dans trois hôpitaux de la ville de Yaoundé. Nous avons réexaminé les dossiers de patients admis pour MVTE. Les données concernant les présentations sociodémographiques et cliniques, l’imagerie (doppler veineux/angioscanner pulmonaire) et les modalités évolutives ont été recueillies.
Résultats |
Nous avons inclus 73 (32 hommes) patients présentant une MVTE, avec un âge moyen de 53,4±16,9 ans. Nous avons retrouvé 15 (20,5 %) personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ayant une MVTE. Comparativement aux patients VIH négatif, les PVVIH étaient plus jeunes (p<0,001), avec une prédominance masculine (OR : 3,3 ; 0,9<IC<10,8), avaient moins de facteurs de risque de MVTE (p=0,007), une pression artérielle systolique plus basse (p=0,04), une fréquence respiratoire plus élevée (p=0,04) et un indice de masse corporelle plus bas (p=0,02), et localisation tronculaire plus fréquente (p=0,03) à l’angioscanner thoracique. Il n’y avait pas de différence dans la présentation clinique de la TVP par rapport aux patients VIH négatif. L’extension distale (OR : 3,8 ; 0,2<IC<66,2) et la localisation iliaque (OR : 3,5 ; 0,9<IC<13,9) étaient plus fréquentes chez les patients VIH positif. La syncope était plus fréquente chez les patients VIH positif présentant une EP (OR : 8,7 ; 0,7<IC<104,2). L’évolution hospitalière était favorable chez 64 (87,7 %) patients.
Conclusion |
L’infection au VIH était retrouvée chez 20,5 % des patients. Les PVVIH étaient plus jeunes, avaient moins de facteurs de risque classique de MVTE, présentaient des pressions artérielles systoliques et un IMC plus bas que les sujets VIH négatif et une fréquence respiratoire plus élevée. La syncope était 8 fois plus fréquente chez les patients présentant une EP. Au plan paraclinique, la localisation tronculaire était plus fréquente à l’angioscanner chez les patients VIH positif. Il n’y avait pas de différence dans le profil évolutif et de complications entre les deux groupes, hormis une prédominance des infections chez les PVVIH.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 39 - N° S1
P. A179 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?