Spondylodiscite cervicale à Erysipelothrix rhusiopathiae chez un cuisinier - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
Erysipelothrix rhusiopathiae est une bacille Gram positif aéro-anaérobie largement répandu dans la nature dont le porc semble être le principal réservoir, et responsable d’une zoonose chez l’Homme, le plus souvent après contamination par blessure : infection cutanée érysipeloïde appelée Rouget du Porc. Une forme septicémique plus ou moins avec endocardite [1 , 2 ] et/ou atteinte ostéoarticulaire [3 ], musculaire est plus rarement rapportée.
Observation |
Un cuisinier de 51 ans, travaillant régulièrement le gibier et se blessant souvent avec des esquilles d’os, consulte pour des cervicalgies fébriles.
Ses antécédents sont marqués par un cancer de prostate datant de 3 ans, par une phlébite de jambe spontanée 3 mois auparavant et par une consommation éthylique chronique.
Si les radiographies standards et l’IRM peuvent difficilement conclure à l’existence d’une spondylodiscite, la scintigraphie confirme quant à elle une fixation intense en C5-C6.
Les hémocultures poussent toutes à bacille Gram positif (E. rhusiopathiae est identifié). L’échocardiographie évoque la présence d’une végétation chez ce patient porteur d’un prolapsus mitral mais une plicature n’est pas impossible.
L’évolution clinique, biologique et d’imagerie est favorable sous bi-antibiothérapie (amoxicilline+levofloxacine) avec un recul de 4 mois.
Discussion |
Les formes d’infections systémiques à E. rhusiopathiae sont rares mais ne doivent pas être méconnues surtout pour certaines professions ou loisirs exposés, ce d’autant que cette bactérie est résistante aux glycopeptides et aux aminosides (antibiotiques souvent utilisés en première intention pour une septicémie à Gram+).
Conclusion |
Il s’agit d’une maladie professionnelle. L’éthylisme chronique et l’immunodépression sont des facteurs de risques.
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Vol 39 - N° S1
P. A134 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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