Infections à entérobactéries productrices de ?-lactamases à spectre étendu dans la pratique courante : étude non-interventionnelle portant sur 74 patients - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’augmentation de la résistance des entérobactéries aux β-lactamines et aux fluoroquinolones constitue l’une des préoccupations majeures des établissements de santé. La diffusion des entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (EBLSE) expose à un risque élevé d’échec clinique lors des traitements probabilistes. Les carbapénèmes restent souvent les molécules de premier choix pour traiter ces infections avec pour conséquence l’émergence de résistances à cette classe. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer dans la pratique courante les thérapeutiques administrées et leur efficacité en cas d’infection documentée à EBLSE.
Matériels et méthodes |
Les données épidémiologiques d’une cohorte de patients hospitalisés à court, moyen ou long terme et ayant un prélèvement à visée diagnostique positif à EBLSE ont été recueillies : facteurs de risque d’infection à EBLSE, type d’infection. Les thérapeutiques anti-infectieuses administrées en probabiliste et en documenté ont été notifiées, avec recours éventuel à un carbapénème. L’efficacité du traitement était définie par la survie un mois après la fin de l’antibiothérapie.
Résultats |
En 2016, 74 patients ont été inclus dans un centre hospitalier. L’âge médian était de 80 ans avec une prédominance de femmes (64,9 %). La durée médiane d’hospitalisation était de 10jours avec un délai moyen de survenue de l’infection de 5,5j. Les principaux facteurs de risque d’infection à EBLSE étaient l’âge ≥80 ans, un séjour à l’hôpital ≥14j, une hospitalisation dans l’année qui précède l’admission, une vie en institution. Les infections urinaires étaient au premier plan. L’espèce la plus fréquemment isolée était Escherichia coli (72,9 %), suivie d’Enterobacter cloacae complex (16,2 %) dont une seule souche isolée avait un profil de résistance aux carbapénèmes. Quarante-sept patients (63,5 %) ont reçu une antibiothérapie. En probabiliste, la ceftriaxone était la molécule la plus utilisée (27,6 %), suivie des β-lactamines avec inhibiteurs de β-lactamases (BL-IBL) (12,8 %), des carbapénèmes (14,5 %) puis des fluoroquinolones (4,8 %). A la réception de l’antibiogramme, le traitement a été réévalué pour 19 patients : la ceftriaxone a été modifiée dans 70 % des cas ; les BL-IBL ont été employées dans 26,4 % des cas, suivies des carbapénèmes et des fluoroquinolones dans 26,2 % des cas respectivement. L’évolution a été favorable pour 64 patients.
Conclusion |
Les infections à EBLSE représentent un enjeu thérapeutique majeur. Cette étude de vraie vie met en avant certaines molécules qui semblent se positionner comme alternatives thérapeutiques aux carbapénèmes, notamment les BL-IBL, mais aussi d’autres classes après documentation microbiologique et selon le type d’infection.
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Vol 48 - N° 4S
P. S47 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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