Les facteurs de gravité des dermohypodermites bactériennes - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les dermohypodermites bactériennes (DHB) sont des infections bactériennes aiguës fréquentes et posent encore un problème de santé publique. L’objectif de notre étude est de préciser les différents facteurs prédictifs de sévérité des DHB.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur l’ensemble des malades hospitalisés dans le service des Maladies Infectieuses pour une DHB durant la période allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2015. Les malades étaient répartis en deux groupes : groupe A incluant les malades ayant une DHB non sévère et groupe B incluant les malades ayant une DHB sévère. Le diagnostic d’une DHB nécrosante était retenu devant un score clinique de HAMMAR˃18 points et/ou un score biologique de LRINEC (Laboratory Risk Indicator for Necrotizing Fasciitis)≥8 points.
Résultats |
Nous avons colligé 1536 cas de DHB. Les malades inclus étaient répartis en 1293 malades (84,1 %) du groupe A et 243 malades (15,9 %) du groupe B. Les malades inclus étaient âgés de 55,2±17,7 ans (15–92 ans) et répartis en 954 (62,1 %) hommes et 582 (37,9 %) femmes, avec un sex-ratio (H/F) de 1,64. Mille cent soixante-cinq malades (75,8 %) étaient traités par une antibiothérapie avant leurs hospitalisations et 459 malades (30 %) avaient reçu une corticothérapie. Deux cents quarante-trois (15,8 %) avaient présenté des signes de gravité. Il s’agissait de nécrose et lividité (n=243, 15,8 %), de crépitation sous-cutanée (n=224, 14,6 %), de tâches purpuriques (n=211, 13,7 %) et de bulles hémorragiques (n=208, 13,5 %). En comparant les malades ayant ou non des signes de sévérité, on a pu identifier les facteurs de gravité. La prise de la corticothérapie était significativement plus élevée chez les malades présentant une DHB grave (35,8 % vs 28,7 %, p=0,025). De même, la prise des AINS constitue un facteur de gravité (OR=1,68 ; IC [1,22–2,3], p=0,01). L’antibiothérapie antérieure était un facteur protecteur (OR=0,61 ; IC [0,42–0,87], p=0,006). En analyse multivariée, les facteurs de gravité d’une DHB étaient : la prise de corticoïdes (OR=1,39 ; IC [1,04–1,85], p=0,025), la prise d’AINS (OR=1,68 ; IC [1,22–2,3], p=0,01). L’âge≥60 ans, le sexe, le diabète, le délai de consultation et l’atteinte de la cuisse ne constituaient pas des facteurs de gravité selon notre étude.
Conclusion |
Les DHB graves sont difficilement évaluables. Leur diagnostic repose sur des scores cliniques et biologiques dont la pertinence n’est pas encore validée. Toutefois, l’identification des facteurs de gravité est indispensable pour permettre une prise en charge précoce et adaptée.
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Vol 48 - N° 4S
P. S39 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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