Performance de l’amplification de l’ADN ribosomal 16s dans le diagnostic des pyomyosites - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les pyomyosites bactériennes sont des infections musculaires focales à pyogènes, qui sont souvent découvertes dans l’exploration d’une fièvre inexpliquée ou persistante. Disséminés par voie hématogènes de nombreux genres bactériens peuvent être en cause : streptocoques, staphylocoques, entérobactéries, anaérobies. Une antibiothérapie est souvent débutée avant la réalisation des prélèvements musculaires (ponction ou biopsie) avec une fréquence élevée de culture faussement stérile. L’amplification génique par PCR de l’ADN ribosomal 16S (PCR 16S) permet dans quelques infections d’établir des diagnostiques microbiologiques quand la culture est stérile mais elle n’a pas été évaluée dans cette indication. Nous avons comparé la performance de la PCR 16S aux résultats des cultures chez 10 malades successifs soignés pour une pyomyosite communautaire.
Matériels et méthodes |
De façon monocentrique et prospective, nous avons systématiquement réalisé une PCR 16S dans tous les pus musculaires prélevés par ponction dans les pyomyosites bactériennes supposées à pyogènes. Nous avons comparé le résultat avec l’ensemble des documentations microbiologique (culture de pus ou hémocultures) pour adapter le traitement antibiotique.
Résultats |
Entre 2008 et 2017, 10 malades ont été inclus pour une polymyosite bactérienne : 7 femmes, 3 hommes, âge moyen 62 ans (38–89) ; 5 avaient une maladie sous-jacente : VIH (n=2), hémodialyse (n=2), cancer de prostate (n=1).
L’imagerie a visualisé des collections focales dans les psoas (n=4), membres inférieurs (n=5), membre supérieur (n=1).
Le pus musculaire a été prélevé par ponction par voie radiologique avec ou non la mise en place d’un drain.
La PCR 16s a identifiée une espèce bactérienne dans tous les cas (100 %) : Streptococcus (n=3), Staphylococcus (n=3), Clostridium (n=2), Arcanobacterium (n=1), Proteus (n=1). Dans 4 cas, la culture du pus musculaire était positive et concordante au résultat de la PCR 16S ; dans les 6 autres cas, le pus musculaire était stérile. Dans 4 de ces cas, d’autres prélèvements (sang, autres ponctions) ont identifié le même germe que la PCR 16S. Les méthodes de microbiologie classiques sont restées stériles dans 2 cas, mais l’évolution clinique était compatible avec le germe identifié par la PCR 16S.
Conclusion |
Dans les 10 pyomyosites étudiées, la PCR 16S a permis d’identifier dans tous les cas une bactérie compatible avec une pyomyosite. Dans 8 cas, les résultats des cultures (muscle ou autres) ont été concordantes ; dans 2 cas, les cultures sont restées stériles. Nous pensons que des prélèvements pour PCR 16S devraient être effectués de façon systématique dans les pus de pyomyosites en complément des méthodes de bactériologie classiques, et réaliser en cas de culture de pus stérile.
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Vol 48 - N° 4S
P. S39 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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