Maladie de Lyme : bilan d’une année de consultations multidisciplinaires infectiologie-rhumatologie-psychologie en hôpital de jour - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
En France, le diagnostic et la prise en charge de la borréliose de Lyme sont encadrés par la conférence de consensus de décembre 2006. Dans un contexte polémique, les méthodes diagnostiques et les schémas thérapeutiques sont remis en cause, les associations de malades sont actives, laissant les médecins généralistes et les patients démunis.
Matériels et méthodes |
Dans l’attente des résultats du « plan lyme 2016 » a été créée en septembre 2016 une consultation multidisciplinaire « maladie de lyme »au sein de notre hôpital. Elle fait intervenir un infectiologue et un rhumatologue (consultation conjointe en hôpital de jour), ainsi qu’une psychologue. Nous décrivons ici les caractéristiques des 47 patients vus de septembre 2016 à septembre 2017.
Résultats |
Parmi ces 47 patients 61,7 % sont des femmes. L’âge moyen est de 54 ans. Soixante-douze pourcent ont eu au moins une morsure de tique, 38 % un érythème chronique migrans et 66 % au moins un traitement antibiotique. Les plaintes principales étaient une asthénie (57 %) et des arthralgies (57 %) puis des symptômes sensitifs périphériques à types de paresthésies et de radiculalgies (35 %). 19 (40 %) avaient une composante psychologique associée : 15 % des patients décrivaient des symptômes neuropsychologiques (troubles de la concentration, mémoire, cognitif).,19 % un trouble anxieux et 6 % un trouble de l’humeur. Treize ne rapportaient aucun symptôme. Un bilan complémentaire a été réalisé chez 37 patients. Un tiers avait une sérologie négative en Elisa et 17 % positives en Elisa avec des IgM seulement. Parmi ces 22 patients, le diagnostic de maladie de Lyme active n’a pas été retenu et été rectifié en rhumatisme inflammatoire chronique, spondylarthopathie, maladie de Sjogren, intolérance alimentaire. Vingt-cinq patients avait une sérologie positive en IgG avec un western blot également positif dans 87 % des cas. Cinq patients un souffrait de neurolyme et ont reçu plusieurs séquences d’antibiotiques (ceftriaxone 2g/j pendant 28jours puis doxycycline 200mg/j pendant 28jours éventuellement associé à l’hydroxychloroquine) avec une efficacité lente. Pour 9/22, il s’agissait d’une cicatrice sérologique sans élément en faveur d’une maladie active (4 patients asymptomatiques et 5 avec un autre diagnostic). Six patients avaient un tableau clinique proche de celui d’une fibromyalgie pouvant évoquer une maladie post Lyme dont la définition n’est pas consensuelle. Un quart des recours ont conduit à une hospitalisation classique.
Conclusion |
Un quart des patients évalués en consultation multidisciplinaire ont une maladie de Lyme chronique active (neuroborreliose) ou un syndrome post Lyme. Parmi les autres patients, le diagnostic a été redressé dans 66 % des cas.
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Vol 48 - N° 4S
P. S111 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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