Épidémiologie des carcinomes hépatocellulaires de 2007 à 2016 à Mayotte - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est le 6e cancer le plus fréquent dans le monde et le 2e plus mortel. Il se développe quasi-exclusivement sur terrain de cirrhose hépatique. L’infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) en est la première cause dans les pays en voie de développement. Mayotte, en tant de DOM français, bénéficie des mêmes recommandations de prévention de l’hépatite B notamment la vaccination du nourisson et le dépistage des femmes enceintes afin de prévenir la transmission marternofoetale par la sérovaccination des nouveau-nés de mères séropositives. L’hépatite B y reste pourtant endémique, en grande partie en raison d’une immigration importante en provenance des Comores où la situation sanitaire est précaire. L’objectif de cette étude est de déterminer les principales causes du CHC à Mayotte afin d’en améliorer la prévention.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique sur les patients codés « carcinome hépatocellulaire » par le Département d’Information Médicale (DIM) entre 2007 et 2016, avec un diagnostic de CHC confirmé soit par anatomopathologie ou par imagerie, soit par tableau radio-clinique évocateur associé à un taux d’alpha foetoprotéine supérieur à 400ng/ml.
Résultats |
Quarante-huit patients ont été inclus dont 83 % d’hommes (40). L’âge moyen était de 46 ans. La majorité des patients étaient d’origine Comorienne soit 58 % (23) contre 36 % (17) de mahorais. Cinquante-huit pourcent (28) des patients présentaient des signes francs de cirrhose. Le principal facteur de risque de CHC (hors cirrhose) était une sérologie hépatite B positive (anticorps anti-HBc positifs) retrouvée chez 94 % (45) des patients : 67 % (32) d’hépatites B chroniques (antigène HBs positif) et 27 % (13) d’hépatites B sérologiquement guéries (antigène HBs négatif). Une seule patiente présentait une sérologie évocatrice d’une vaccination antérieure. Un patient avait une hépatite C. Une consommation alcoolique était notée chez 3 patients. La découverte du CHC se faisait à un stade très évolué dans 90 % des cas avec survenue d’un décès chez 15 patients et retour à domicile pour fin de vie pour 14 patients.
Conclusion |
La quasi-totalité des cas de CHC à Mayotte sont liés au VHB et sont diagnostiqués à un stade tardif non accessible à un traitement curatif. L’importante mobi-mortalité de l’hépatite B impose d’en améliorer la prévention. Celle-ci pourrait passer par un dépistage large de l’infection dans la population générale et par la vaccination des personnes séronégatives en les considérant comme « à risque » étant donné le contexte épidémiologique. L’amélioration de la situation sanitaire aux Comores est également indispensable.
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Vol 48 - N° 4S
P. S107 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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