Paludisme grave pris en charge sur le terrain et paludisme grave d’importation : une étude cas-témoins rétrospective multicentrique - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La prise en charge de l’accès palustre grave (APG) sur une zone de guerre reste d’actualité pour les médecins militaires. Son efficacité n’a jamais été évaluée.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective cas-témoins multicentrique comparant les caractéristiques, les délais de diagnostic, les modalités de traitement et les pronostics des APG pris en charge sur un théâtre d’opération de 1999 à 2016 et les APG traités pendant la même période dans 3 hôpitaux métropolitains.
Résultats |
Soixante-dix patients ont été inclus (50 hommes, âge médian 42,5 ans [IQR 32–53]) pour APG à Plasmodium falciparum acquis en Afrique sub-saharienne, 15 cas survenus sur les théâtres d’opérations extérieures, et 55 témoins, ayant présenté un APG d’importation, diagnostiqués en métropole. Les 15 cas ont été diagnostiqués, évalués par un réanimateur dans l’heure et reçu un anti-paludéen IV (quinine ou artésunate) sur le terrain. Le délai médian entre le diagnostic et l’administration du traitement était de 4heures [IQR 3–5]. Le transfert vers une réanimation métropolitaine était réalisé en moins de 24heures. Cinq étaient intubés avant l’évacuation. Par rapport aux témoins, les militaires étaient plus jeunes (32,4 dans le groupe militaire versus 46,1 ans dans le groupe civil, p<0,0001) et consultaient plus vite (1,5 s vs 3,2jours, p=0,04). Le palusdisme était dignostiqué plus rapidement dans le groupe militaire, notamment grâce aux tests diagnostiques rapides (1,9 vs. 4,6jours, p=0,01). Il n’y avait pas de différence concernant les critères de gravité OMS entre les deux groupes à l’admission en réanimation. Les évolutions étaient similaires en termes de durée de séjour en réanimation (4jours dans les 2 groupes) et en hospitalisation (7 et 8jours, p>0,05) d’introduction d’amines vasopressives (5 vs 15, p>0,05), d’épuration extra-rénale (5 vs 13, p>0,05) et d’intubation orotrachéale (6 vs 15, p>0,05). Les pronostics étaient similaires dans les 2 groupes : il y avait 4 décès (5,7 %) dans notre série (1 vs 3, p>0,05)
Conclusion |
Malgré des contraintes d’isolement et d’élongation majeurs, la prise en charge des APG en zone de guerre est efficiente sans perte de chance pour les militaires. Des efforts doivent être portés sur l’observance de la prophylaxie anti-palustre qui aurait pu permettre d’éviter la survenue de la plupart de ces cas graves.
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Vol 48 - N° 4S
P. S106 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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