Une étude exploratoire des pratiques et des comportements radiologiques devant la découverte d’une anomalie « probablement bénigne » sur la mammographie : à propos de 176 radiologues - 19/03/08
B Barreau [1 et 4],
S Tastet [2],
V Picot [3],
M Deghaye [4],
I Brault [4],
P Marelle [4],
D Aucant [4],
S Haber [4]
Voir les affiliationsObjectifs. Évaluer les pratiques radiologiques devant la découverte d’anomalies classées ACR3 à moyen terme, suite à une formation médicale continue sur le dépistage des cancers du sein. Cette étude est ciblée sur les anomalies classées ACR3.
Population et méthodes. Un questionnaire de 33 items (questions type Likert) sur les pratiques lors de la découverte d’une anomalie « probablement bénigne » et sur le stress perçu est envoyé à 529 radiologues, 3 mois après la formation (mai – décembre 2002).
Résultats. Cent soixante seize radiologues ont répondu au questionnaire ; 63 sont dans une campagne de dépistage organisée ; 162 utilisent la classification BI-RADS de l’ACR. Lors de la découverte d’une anomalie classée ACR3, 158 en proposent la surveillance, 28 demandent une biopsie, 9 surclassent l’image, 116 demandent l’avis d’un confrère, 42 d’un expert, 36 d’un comité multidisciplinaire et 12 d’un deuxième lecteur. La surveillance inquiète 91 radiologues concernant l’évolution éventuelle de l’anomalie, 47 radiologues quant aux suites judiciaires. Vingt-six praticiens ont des difficultés pour l’expliquer à la patiente. La médiane du score de stress perçu des radiologues au cours de cet examen est de 3 [possibilités de réponses de 0 (faible) à 10 (fort)].
Conclusion. Dans l’ensemble, les radiologues ont une pratique conforme aux enseignements donnés au cours de la formation (recommandations RPC1 de l’ANAES). Ils semblent, cependant avoir des difficultés à « trouver les mots » pour expliciter cette surveillance aux femmes. L’éthique radiologique est fondée sur le principe du « primum non nocere ».
Study on the management of patients following detection of a “probably benign” mammographic abnormality (ACR BI-RADS category 3): a review of 176 radiologists |
Objectives. To evaluate mid-term management of patients with category 3 findings (probably benign, ACR BI-RADS) at mammography three months after a CME course on breast cancer.
Methods. A questionnaire (33 items) was sent to 529 radiologists, three months after the CME course (May-December 2002). The answers were analysed using the chi-square test.
Results. A total of 176 radiologists completed the questionnaire; 63 were part of an organized screening mammography program; 162 used the BI-RADS classification. In the presence of a class 3 finding, 158 radiologists recommended short term follow-up, 28 recommended biopsy, 9 upgraded the level of abnormality, 116 consulted another radiologist, 42 consulted an expert mammographer, 36 submitted the case to a multidisciplinary committee and 12 asked for an overread. Management with short term interval follow-up was worrisome to 91 radiologists for fear of unfavorable outcome, and to 47 radiologists because of possible litigation. Twenty-six radiologists had difficulty explaining to patients the need for short term follow-up. The median score for perceived stress by the radiologists was 3 (0 = low and 10 = high).
Conclusion. The practices of this sample of French radiologists are consistent with the recommendations presented during the CME course and by the ANAES. They may have some difficulty in communicating with patients the need for follow-up. The ethics of radiology are based on “primum non nocere”.
Mots clés :
Mammographie
,
Dépistage organisé
,
ACR3 (BI-RADS)
,
Formation médicale continue
Keywords: Breast radiography , Cancer screening , ACR3 (BI-RADS) , Continuing medical education
Plan
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 85 - N° 11
P. 1927-1936 - novembre 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.