Impact de l’asthme sévère en France : une étude à partir de l’Échantillon généraliste de bénéficiaires - 22/05/18
Résumé |
Introduction |
L’asthme sévère concerne 5 à 10 % des asthmatiques en France. Peu d’études ont exploré son impact en termes de morbi-mortalité, de consommations de soins et de coûts.
Méthode |
Une cohorte d’asthmatiques sévères adultes (critères de GINA1) a été identifiée en 2012 dans la base EGB2 (Échantillon généraliste de bénéficiaires) représentative de 1 % des sujets couverts par le régime général de l’Assurance maladie. Les comorbidités, consommations de soins, coûts et arrêts de travail en 2012 ont été comparés à ceux d’une population de sujets non asthmatiques, appariée sur âge, sexe et CMU. Pour la mortalité, la comparaison portait sur les années 2013–2015.
Résultats |
Au total, 690 asthmatiques sévères ont été appariés à 2070 sujets non asthmatiques (âge moyen de 61 ans, 65,7 % de femmes). Les facteurs de risques et les comorbidités (cardiovasculaires et autres) étaient significativement plus fréquents chez les asthmatiques sévères que chez les non asthmatiques (Tableau 1). Par exemple, ils étaient 73,9 % à présenter au moins une pathologie cardiovasculaire versus 54,3 % chez les non asthmatiques. Les asthmatiques sévères ont consommé significativement plus de corticoïdes oraux et d’antibiotiques que les non asthmatiques (respectivement 58,7 % versus 18,3 %, p<0,0001 et 76,2 % versus 40,3 %, p<0,0001). Les asthmatiques sévères ont été significativement plus hospitalisés que les non asthmatiques (33,2 % versus 19,7 %, p<0,0001), ont plus souvent consulté un médecin généraliste (97,8 % versus 83,9 %, p<0,0001) (avec un nombre moyen plus élevé de consultations dans l’année, 9,8 versus 6,2, p<0,0001), un pneumologue (31,0 % versus 1,7 %, p<0,0001) et une infirmière (55,7 % versus 35,2 %, p<0,0001). Le taux de mortalité cumulé sur les années 2013–2015 était plus important chez les asthmatiques sévères (7,1 % versus 4,5 %, p=0,007). L’impact sociétal des asthmatiques sévères était plus important que celui des non asthmatiques avec un coût médical direct de 6993€ versus 2994 € (p<0,0001) et une proportion de patients avec au moins un arrêt de travail dans l’année de 12,6 % versus 8,1 % (p=0,0004).
Conclusion |
Cette étude met en évidence le poids supérieur de l’asthme sévère par rapport à la population générale en termes de morbi-mortalité, de consommation de soins et de coûts.
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Vol 66 - N° S4
P. S218 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.