Intérêt d’un score de propension haute dimension pour comparer deux traitements dans le Système national des données de santé (SNDS) ; exemple avec le dabigatran et les AVK dans la fibrillation auriculaire non valvulaire - 22/05/18
Résumé |
Objectif |
Les scores de propension ont été développés pour résumer des variables qui prédisent le fait de recevoir une intervention A ou B dans une étude non randomisée et ainsi réduire le risque de confusion dans la comparaison de l’impact de ces deux interventions sur un outcome. Les scores de propension haute dimension (hdPS) permettent de prendre en compte un très grand nombre de variables, qui de plus peuvent collectivement être des proxy de facteurs de confusion non disponibles dans les données. L’objectif de cette analyse était d’estimer l’impact d’un hdPS avec les données du SNDS, sur les différences initiales entre les patients initiant un traitement par dabigatran (150mg ou 110mg) et les AVK pour une fibrillation auriculaire non valvulaire (FANV) ; le dabigatran 150mg étant le dosage standard et le 110mg recommandé chez le sujet âgé et/ou à risque hémorragique élevé, ou en cas d’insuffisance rénale modérée.
Méthode |
Cohorte de tous les patients initiant un traitement par dabigatran ou un AVK en 2013 pour une FANV dans le SNDS. Pour chaque comparaison (150mg versus AVK, 110mg versus AVK), un hdPS a été défini avec un modèle de régression logistique prenant en compte le sexe, l’âge, les facteurs de risque thromboembolique et hémorragique, ainsi que 500 indicatrices sélectionnées automatiquement pour maximiser le biais entre exposition et outcome étudié (algorithme de Bross), parmi plus de 2000 variables de soins réparties en quatre dimensions : ALD, diagnostics CIM10 d’hospitalisation (trois ans d’historique), médicaments (ATC niveau 7), actes médicaux avec la spécialité, actes paramédicaux et examens biologiques (un an d’historique). L’impact du hdPS a été évalué avec les courbes de distribution du hdPS brute et après appariement, ainsi que les différences standardisées brutes, ajustées sur le hdPS et pour les patients appariés 1 :1 sur le hdPS (méthode Greedy avec caliper 0,05).
Résultats |
En 2013, 103 101 patients FANV initiant un traitement anticoagulant ont été identifiés : 10 847 traités par dabigatran 150mg, 15 532 par le 110mg et 44 653 par AVK avec des distributions de hdPS et des caractéristiques nettement différentes. Parmi eux, 77 % des patients dabigatran 150mg (n=8389) et 93 % des patients dabigatran 110mg (n=14 442) ont été appariés à un patient AVK avec des distributions de hdPS tout à fait superposables, un âge moyen de 67,3 ans, 67 % d’hommes et 65 % de CHA2DS2-VASc≥2 pour les patients dabigatran 150mg et VKA appariés, 78,6 ans, 49 % d’hommes et 91 % de CHA2DS2-VASc≥2 pour les patients dabigatran 110mg et AVK appariés, et des différences standardisées ≤5 % pour 500 variables descriptives étudiées, voire ≤2 % pour la plupart, et par ailleurs non nécessairement sélectionnées parmi les indicatrices du hdPS.
Conclusion |
Cette étude montre des différences importantes entre les patients FANV traités par dabigatran 150mg ou 110mg et les AVK en pratique courante, avec une utilisation préférentielle du 110mg chez les patients les plus âgés. La méthode du hdPS a permis de construire une variable d’appariement performante pour constituer des groupes très comparables pour la comparaison de deux traitements dans le SNDS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Score de propension haute dimension, Différences standardisées, Étude comparative, Anticoagulants
Plan
Vol 66 - N° S4
P. S213 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.