Le respect des règles de radioprotection est fondamental en radiothérapie vu le risque radiologique présent dans l’établissement. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’organisation de la radioprotection des travailleurs dans un service de radiothérapie afin d’identifier les insuffisances et de proposer des recommandations adaptées.

Nous avons mené une étude descriptive au département de radiothérapie de l’institut national tunisien de cancérologie. Nous avons utilisé une check-list préétablie conformément aux recommandations de l’agence internationale de l’énergie atomique relatives à la radioprotection des travailleurs, précisant les responsabilités, les équipements, le zonage, la catégorisation des travailleurs, ainsi que la surveillance dosimétrique dans un local dont la conception a été approuvée par l’autorité réglementaire.

Dans le département de radiothérapie de l’institut Salah Azaiez de Tunis, la responsabilité légale en radioprotection était représentée par le chef du service et le directeur de l’hôpital. Un radio-physicien du service a été désigné comme personne responsable de la radioprotection dans le service. Les techniques d’irradiation utilisées étaient la radiothérapie externe (RTE) et la curiethérapie. Les équipements de RTE disponibles étaient un appareil de contact-thérapie, 2 appareils de cobaltothérapie et un accélérateur linéaire poly énergétique. Les équipements de curiethérapie étaient 2 appareils de chargement différé au césium 137 de bas débit de dose et un appareil de curiethérapie de haut débit de dose à l’iridium 192. La conception des salles, la signalisation de la radioactivité par le trèfle jaune et des zones réglementaires par une signalisation adaptée, le zonage et la sécurité des sources étaient vérifiées par le centre national de radioprotection. Le suivi dosimétrique des travailleurs était assuré par la dosimétrie passive en utilisant des dosimètres individuels thermoluminescents, recueillis et analysés tous les 2 mois. Les procédures relatives à la gestion des urgences radiologiques étaient affichées au service. Les insuffisances que nous avons relevées étaient l’absence d’un registre de notification des incidents et des accidents radiologiques, ainsi que l’absence de formation périodique et régulière des travailleurs en radioprotection.

Le respect des principes de justification, d’optimisation et de limitation de l’exposition radiologique est indispensable en radiothérapie. L’instauration d’une culture de sûreté radiologique est fondamentale afin de protéger, non seulement les travailleurs, mais également les patients et le public.