L’imputabilité de la silice dans la survenue du cancer pulmonaire en l’absence de silicose - 14/05/18
Résumé |
Introduction |
La silice cristalline est considérée comme l’un des risques professionnels les plus courants et les plus graves pour la santé des travailleurs. Les données scientifiques actuelles restent contradictoires en ce qui concerne la survenue de cancers pulmonaires isolés en l’absence de silicose. L’objectif de cette étude est d’étudier la relation entre l’exposition aux poussières de silice, la silicose et la survenue de cancer primitif du poumon.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale menée auprès des sujets porteurs d’un cancer bronchopulmonaire primitif pris en charge au service de pneumologie du centre hospitalo-universitaire de Sfax. Les données relatives aux caractéristiques démographiques, cliniques et étaient recueillies. L’exposition à des cancérogènes respiratoires professionnels était étudiée à partir d’un interrogatoire professionnel standardisé.
Résultats |
Notre population comportait soixante-dix patients. Elle était à prédominance masculine (94 %). L’âge moyen était de 62,81 ans±9 ans. La proportion de fumeurs ou ex-fumeurs était de 92,5 %. Le type histologique le plus rencontré était l’adénocarcinome (44,2 %). Les métiers exercés lors des différentes périodes professionnelles étaient de type « manuel » dans 95,60 % des cas. Parmi les agents cancérogènes répertoriés dans cette étude, la silice cristalline était le plus fréquemment retrouvée (17,64 %). La circonstance d’exposition la plus notée (13,23 %) était la manipulation de minerais ou roches contenant de la silice (ponçage et utilisation de disséqueuse ou de marteau piqueur). Aucun cas de silicose n’était retrouvé. Pour les expositions notées, aucune démarche d’indemnisation ne semblait possible au titre du tableau de maladies professionnelles (prévue par l’article 3 de la loi numéro 94-28 du 21 février 1994) du fait de l’absence de signes de silicose, entraînant un non-respect de la désignation de la pathologie (les cancers bronchopulmonaires compliquant une silicose).
Conclusion |
La littérature médicale reste contradictoire en ce qui concerne la survenue de cancers bronchiques isolés en l’absence de silicose. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer si les non-silicotiques sont réellement à risque et pour déterminer le mécanisme de cancérogénicité de la silice chez les êtres humains.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Silice, Déclaration, Cancer bronchopulmonaire
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 430 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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