Anisocorie aiguë d’un agriculteur, due à la projection oculaire d’une graine de Datura. Quel est le niveau de connaissance du risque ? - 14/05/18
Résumé |
Introduction |
En 2017, un viticulteur de 25 ans, de l’Hérault, a présenté une anisocorie aiguë. Il désherbait manuellement une plante de Datura, quand une graine de cette dernière s’est logée dans son œil. L’anisocorie a perduré 1 mois, avec une résolution spontanée.
Le genre Datura comprend plusieurs espèces, très répandues sur l’ensemble du territoire français. Toutes les parties de la plante contiennent des alcaloïdes, ayant une action anticholinergique : hyoscyamine, atropine et scopolamine.
L’objectif de cette étude est de rechercher la bibliographie concernant la toxicité par contact cutanéomuqueux avec Datura et de mesurer le niveau de connaissances de ce danger chez les agriculteurs.
Méthodologie |
L’étude, transversale et observationnelle, s’est articulée en plusieurs phases : un entretien avec le viticulteur affecté ; une recherche bibliographique, sur Internet, les centres antipoison, CHRU de Montpellier, syndicat des ophtalmologistes ; un questionnaire, pour évaluer le niveau de connaissance des agriculteurs, administré à une cohorte de viticulteurs et paysagistes, proposé lors des visites médicales et entretiens infirmiers, pendant 9 mois.
Résultats |
Dans la littérature, la toxicité par ingestion, volontaire ou involontaire, est bien plus fréquente que celle par contact direct, l’intoxication par contact semble peu connue, contrairement à celle par ingestion.
Les réponses aux questionnaires laissent supposer que le niveau de connaissance des agriculteurs questionnés concernant les dangers résultants du contact avec le Datura reste insuffisant.
Conclusion |
L’étude a objectivé une sous-estimation de la toxicité par contact avec Datura, ainsi qu’une connaissance insuffisante du risque dans la population agricole.
Dans le diagnostic différentiel des cas d’anisocorie, l’éventualité d’un contact avec une plante du genre Datura doit être prise en compte.
Au vue de la grande diffusion de ces plantes, il semble intéressant d’informer la population agricole de ce risque. Une brochure informative sera élaborée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anisocorie, Datura, Toxicité, Agriculteurs
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 418 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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