Le recours au travail en horaires atypiques et cycliques est un sujet d’actualité avec l’autorisation du travail de nuit des femmes et le fonctionnement en continu de nombreuses entreprises. Le travail de nuit régulier et prolongé peut avoir des répercussions importantes tant sur la santé des salariés que sur leurs conditions de vie.

Il s’agit d’une étude descriptive transversale dans l’objectif d’analyser les contraintes, les conditions et les effets du travail de nuit sur les femmes à l’aide d’un auto-questionnaire distribué sur 50 opératrices de production travaillant toutes en shift de nuit (23h00–07h00) avec système de roulement 3×8 dans une entreprise de câblage automobile à Kénitera Maroc.

Sur 50 opératrices questionnées la moyenne d’âge est de 37 ans, ayant une ancienneté professionnelle moyenne de 6 ans, 62 % commencent leurs travaux entre 00h et 5h du matin et seulement 24 % finissent leurs travaux avant 3h du matin. Quatre-vingt-seize pour cent des femmes ont une activité dans la journée et préfèrent travailler le jour et 66 % ont des horaires très irréguliers. Nous avons constaté que 92 % des opératrices rapportent des difficultés pour s’endormir, 82 % ont un sommeil perturbé, alors que 88 % déclarent le rythme de vie gêne leur vie sociale. Quatre-vingt-dix pour cent des opératrices présentent des troubles digestifs dont 60 % mangent à heures irrégulières, 84 % éprouvent des sensations soudaines de panique, dont 70 % prennent des traitements.

D’après une revue sur les troubles du sommeil, l’âge a des effets néfastes concernant le sommeil avec une moins bonne adaptation des rythmes circadiens et plus de fatigue, cette étude démontre que les femmes auraient plus de déficit de sommeil que les hommes dus aux obligations à la maison ces résultats sont identiques aux résultats de notre étude, puisqu’il existe une forte incidence de troubles de sommeil cela peut être explique que toutes les interrogées sont de sexe féminin. Selon Knutsson A, les troubles gastro-intestinaux tel que les douleurs abdominales ainsi qu’à des problèmes de diarrhée et de constipation sont plus rencontrés chez les travailleurs irréguliers que chez les travailleurs de jour. Ces résultats sont concordants à notre étude (90 % des femmes présentent des troubles digestifs). De ce fait, le travail de nuit semble avoir des conséquences néfastes et perturbe la qualité de vie des travailleuses.

À la lumière des nouveaux apports scientifiques, un encadrement juridique du travail de nuit est nécessaire spécifiquement chez la femme, aussi le rôle du médecin de travail est important à fin d’améliorer les conditions de travail et d’en prévenir les effets néfastes.