Stylistes ongulaires : enquête d’intervention–action et promotion de la prévention - 14/05/18
Résumé |
Justificatif |
Le rapport 2017 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail préconise de renforcer l’information et la prévention des risques chez les stylistes ongulaires.
Objectif |
Décrire les connaissances des salariés sur ces risques et leurs conditions de travail.
Méthode |
Enquête d’intervention–action descriptive, transversale, introductive d’une étude d’évaluation des risques.
Résultats |
Dans les 22 salons visités, la technique du gel (éthylméthacrylate–EMA–, sensibilisant) était la plus souvent utilisée (19–86 %), celle de la résine, la plus à risques de sensibilisation pulmonaire et cutanée (méthacrylate de méthyle–MMA–, EMA, sensibilisants), l’était dans près de la moitié des salons (10–45 %). La population féminine et jeune (mode et médiane 30 ans) avait cité les risques connus, sauf le risque reprotoxique. Étaient utilisés le primer (14–73,7 %), le MMA (4–33,3 %), l’EMA (5–45,5 %) et des cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques (3–43 %). Le score moyen de connaissances de l’utilisation des produits était de 2,3 (sur une échelle de 0 à 4) et plus de la moitié des salariées disposaient du diplôme d’esthéticienne. Pour la moitié des 22 salons, le système d’aspiration au poste était absent ou non utilisé. La maintenance n’était jamais réalisée dans plus de la moitié des cas (10/15–53 %).
Les poubelles, disposaient rarement d’un couvercle automatique (3/21–14 %), restaient ouvertes dans les deux tiers des lieux (14/21–67 %). Les masques FFP2 étaient utilisés dans peu de salons (2/22–9 %), leur port ne semblait conditionné ni à la présence (8/11–73 %) ou non (9/11–82 %) de table aspirante ni à la présence (5/5–100 %) ou non (12/17–71 %) d’aspirateur mobile. Les gants en nitriles étaient portés dans près d’un tiers des salons (7/21–33,3 %), les lunettes de protection, peu souvent (3/20–15 %). Les repas se prenaient sur le lieu de travail une fois sur deux. Deux dermatoses professionnelles allergiques aux méthacrylates (tableau no 65 régime général) avaient été reconnues.
Discussion |
Cet état des lieux met en évidence la méconnaissance du risque reprotoxique dans cette population de femmes jeunes, l’utilisation de substances connues pour être sensibilisantes, la survenue de dermatites allergiques professionnelles, et une prévention technique insuffisante.
Conclusion |
Via son questionnaire didactique, cette enquête d’intervention–action a été l’outil de sensibilisation des stylistes ongulaires aux risques les exposant et à la promotion de leur santé. Elle a permis d’établir la fiche d’entreprise spécifique de cette activité pour les salons étudiés, axée vers une prévention technique adaptée. Elle ouvre sur un second volet : l’évaluation des risques par la métrologie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Esthéticienne et manucure, Risque chimique, Santé au travail
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 330 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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