La santé des managers de proximité est un sujet préoccupant au regard des évolutions du travail actuelles, notamment dans la fonction publique territoriale. Le management est souvent désigné comme le responsable du bien-être ou du mal-être des équipes. C’est notamment le cas des managers de proximité, premier lien hiérarchique des équipes de terrain. Or ceux-ci sont soumis à de fortes contraintes psychosociales, pouvant avoir des effets délétères sur leur santé.

Notre étude dans une collectivité territoriale examine les conditions de travail des encadrants de proximité et les répercussions sur leur bien-être ou leur mal-être.

L’analyse quantitative et qualitative est basée sur les réponses de 246 managers de proximité à un questionnaire sur leurs conditions de travail. Il s’appuie sur le modèle de santé au travail basé sur l’équilibre entre les exigences du travail (charge de travail, rythme, exigences émotionnelles, conflits de rôle) et les ressources collectives (soutien social, type d’encadrement, espaces de discussion) et individuelles (compétences, autonomie, reconnaissance, possibilité de s’exprimer) pour le réaliser. Les variables de santé analysées sont celles de mal-être (fatigue physique et l’épuisement émotionnel) et celles de bien-être (sens, lien, activité, confort).

Les résultats donnent une vision des conditions de travail des managers de proximité des collectivités territoriales. Les exigences de travail sont importantes d’une façon générale, avec des scores élevés concernant les conflits de rôle. Les relations de travail (équipes, collègues, hiérarchie) semblent, tant à travers l’analyse qualitative que quantitative, être des ressources qui contrebalancent le poids des exigences. Mais les relations avec les collègues qui ont des scores très moyens ne remplissent pas leur fonction de ressource. Ceci est corroboré par l’analyse qualitative qui fait ressortir un isolement, un manque de possibilité de rencontres entre pairs afin d’échanger sur le travail et de s’entraider.

Concernant les liens entre les conditions de travail et le mal-être, les services où les scores de fatigue physique et d’épuisement émotionnel sont les plus élevés sont ceux où les exigences du travail sont importantes et les ressources sont vécues comme insuffisantes, notamment le soutien social et la reconnaissance.

Concernant les liens entre les conditions de travail et le bien-être, il apparaît que les services ayant obtenu les scores les plus élevés à la variable de bien-être sont des services où les exigences de travail sont importantes et où les ressources le sont également, notamment le soutien social, la qualité de l’encadrement et surtout la possibilité de s’exprimer sur son travail.