La conduite professionnelle renvoi à tout post comprenant dans sa totalité ou en partie, une activité de conduite de quelque véhicule que ce soit, dans le cadre d’une activité de transport de marchandise, voyageurs ou d’une activité nécessitant des déplacements professionnels. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’aptitude des chauffeurs atteints de pathologie chronique d’une entreprise de transport terrestre et l’analyser les actions entreprises pour le maintiens au poste.

Étude transversale exhaustive, conduite durant trois mois auprès de chauffeurs de bus d’une société de transport commun dans le centre tunisien Le recueil des données était basé sur les dossiers médicaux.

Parmi les 101 chauffeurs, 43,57 % étaient suivis pour des pathologies chroniques. Parmi ces conducteurs, l’âge moyen était de 41±8 ans et l’ancienneté moyenne de 14,35±7 ans. Des antécédents d’accidents de travail étaient notés dans 36,2 % des cas. Les lombosciatalgies secondaires étaient les pathologies chroniques les plus fréquentes notées dans 25,6 % des cas ; suivi par le diabète type II, a diagnostiqué parmi 17,8 % des chauffeurs avec un diabète insulinonécéssitants dans cinq cas. Les cardiopathies et les troubles anxio-dépressifs étaient notés dans deux cas chacun. Parmi ces chauffeurs porteurs de pathologies chroniques, 55,6 % étaient aptes à la conduite, 22,2 % étaient aptes sous réserves d’aménagement du poste et 22,2 % étaient inaptes. Concernant les mesures d’aménagements entrepris, l’éviction des longs trajets et/ou la limitation de la durée journalière de la conduite et/ou l’instauration de pauses dynamiques ont été instaurées dans 20 % des cas. De même la mise à disposition de chaises pilotes a été assuré dans 8,8 %. Les principaux motifs d’inaptitude définitive étaient les hernies discales (8,8 % des cas) et les troubles visuels (4,4 % des cas).

Les postes de conducteurs sont des postes de sécurité. Les avis d’aptitude dans ce cadre sont particulièrement délicats nécessitant souvent le recours à un avis collégial. Les pathologies chroniques peuvent limiter la mobilisation des capacités cognitives et physiques nécessaires à la conduite. Le renforcement de la surveillance médicale permet le dépistage de ces pathologies à des stades peu évolués. Ainsi, les actions d’aménagement de poste peuvent assurer l’amélioration des conditions du travail et le maintien au poste. Mais dans certains cas, les restrictions d’aptitude ou l’inaptitude à la conduite peuvent s’avérer des décisions inévitables pour assurer la sécurité des travailleurs et des usagers.