Asthme aggravé par le travail et asthme professionnel. Faut-il différencier - 14/05/18
Résumé |
Introduction |
L’asthme aggravé par le travail (AAT) est défini comme un asthme préexistant ou concomitant exacerbé par les conditions de travail. C’est un problème médical et de santé publique en pleine croissance, survenant chez près d’un quart des adultes asthmatiques. Cependant, l’asthme professionnel (AP) et l’AAT sont deux entités difficiles à distinguer.
Objectif |
Étudier le profil clinique et épidémiologique des asthmatiques et de rechercher les éventuelles différences entre AP et AAT.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale descriptive portant sur les cas d’asthme lié au travail ayant consulté au service de Médecine de Travail et des Pathologies Professionnelles du CHU Farhat Hached de Sousse durant l’année 2016.
Résultats |
Au total 43 cas d’asthmes ont été colligés durant la période d’étude. Vingt-trois patients soit 53,5 % avaient leur asthme avant l’embauche alors que 47,5 % avaient leurs plaintes après l’embauche. L’âge moyen était de 43,7±7,2 ans pour l’AP et de 37,8±8,4 ans pour l’AAT. Une prédominance féminine a été notée dans les deux groupes (61 % et 73,9 % respectivement). Dans le groupe d’AAT, les principaux secteurs d’activité étaient l’industrie textile (30,4 %), l’hôtellerie (21,7 %) et l’industrie électronique et mécanique (8,7 % chacune). Alors que dans le groupe d’AP était le secteur textile (22,2 %), mécanique 16,6 % et électronique (11,1 %). L’ancienneté professionnelle moyenne était de 19,7±7,4 ans dans le groupe d’AP versus 17,2±5,6 ans dans le groupe d’AAT. Quatre-vingts et un pour cent des patients étaient des ouvriers avec un niveau d’instruction bas dans les deux groupes. Dans le groupe d’AP, la majorité des patients soit 69,8 % avait leurs symptômes pendant le travail et la nuit alors que la gêne respiratoire était permanente chez 93 % des asthmes préexistants. Une rythmicité professionnelle a été révélée chez 82,8 % des asthmes professionnels par rapport à 35,5 % dans l’autre groupe. Les données spirométriques étaient similaires dans les 2 groupes avec un trouble ventilatoire obstructif réversible objectivé dans 70 % des cas. Après éviction du risque, l’asthme restait symptomatique chez 58 % dans le groupe d’AP versus 92,3 % dans l’autre groupe.
Conclusion |
La distinction entre asthme professionnel et asthme aggravé par le travail semble être difficile mais elle a un grand intérêt médical via les bénéfices de l’arrêt de l’exposition au risque pour l’AP par rapport à l’AAT.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Asthme, Allergie, Médecine de travail
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 257 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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