Le retour au travail d’un patient traité pour un cancer du sein est une opportunité pour la réinsertion professionnelle de ce fonctionnaire. Cette réinsertion est devenue possible grâce aux avancées diagnostiques et thérapeutiques dans le domaine de l’oncologie. L’adaptation de la situation de travail à l’état de santé fluctuant du patient cancéreux est un enjeu important pour le médecin de travail dans l’optique de la préservation de l’emploi et du lien social.

Identifier les facteurs favorisants la reprise de l’activité professionnelle des patients atteints du cancer du sein.

Étude descriptive prospective chez des patients atteints du cancer du sein ayant bénéficié d’un traitement et d’un suivi au niveau de l’unité de carcinologie à l’hôpital universitaire du Nabeul durant l’année 2016. Le recueil des données a été assuré grâce à un questionnaire pré-établi.

Nous avons recensé 30 cas. L’âge moyen des patients était de 43 ans±7 ans. L’ancienneté moyenne professionnelle était de 12 ans±7 ans. La médiane d’arrêt de travail pour congé de maladie était de 9 mois. La reprise de l’activité professionnelle a concerné 26 patients. La moitié des patients ont repris leur travail au cours de la première année de la découverte de la pathologie cancéreuse et 23 % continuaient à travailler au cours de la phase active du traitement. Une restriction horaire a été indiquée pour 5 patients. Trois patients ont rapporté des difficultés avec l’employeur et leurs collègues au moment de la réintégration professionnelle. L’étude analytique a montré que les difficultés avec l’employeur et les collègues étaient significativement liés aux restrictions horaires (p=0,02). Le recours à l’arrêt de travail après la reprise a concerné quatre patients et ceci devant la récidive ou l’apparition de métastases. Les principaux facteurs favorisants la reprise du travail étaient la nécessité matérielle dans 50 % des cas et la recherche de soutien psychologique dans 42 % des cas. L’étude analytique de certaines caractéristiques socioprofessionnelles et médicales a permis de conclure que le niveau scolaire élevé ainsi qu’une durée d’arrêt de travail inférieur à 12 mois sont les deux paramètres prédictifs de retour au travail pour les patients atteints du cancer du sein avec un p<0,05.

Des facteurs médicaux, psychologiques et sociaux peuvent permettre de mieux repérer les patients susceptibles d’être en difficulté lors de la reprise de leur activité professionnelle après un cancer du sein. Une collaboration entre le médecin de travail et le médecin traitant est essentielle pour améliorer la réintégration puis le maintien dans l’emploi des patients après un cancer du sein.