À propos d’un cas de streptobacillose - 14/05/18
Résumé |
Contexte |
Cas d’une femme de 27 ans, soigneuse en animalerie. Cette zoonose se transmet majoritairement par morsure de rat, d’après la littérature ayant présenté une streptobacillose.
Résultats |
L’étude des éléments d’interrogatoire et du poste de travail permet de suspecter une exposition non seulement professionnelle (personnel d’animalerie et de laboratoire, vétérinaires, agriculteurs), mais également dans le cadre privé avec l’émergence des nouveaux animaux de compagnie (NAC).
Discussion |
Au niveau réglementaire, la streptobacillose est classée dans le groupe de danger 2 des agents biologiques ; elle n’est pas inclue dans les maladies animales à déclaration obligatoire, ni dans les maladies réputées contagieuses, et il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle. La littérature fait mention d’une « maladie émergente » mais cette pathologie est connue depuis plus de 2000 ans. Elle reste rare mais également sous-diagnostiquée. La bactérie, appelée Streptobacillus, fait partie de la flore commensale chez 10 à 100 % des rats domestiques, et chez 50 à 100 % des rats sauvages. C’est un bacille à Gram négatif aéro-anaérobie. Le diagnostic s’effectue actuellement par PCR de l’ARNr 16S et MALDI-TOF MS (culture excessivement difficile). Il n’existe pas de test sérologique. L’expression clinique se traduit par une symptomatologie non spécifique : fièvre, syndrome cutané, et syndrome articulaire. Elle peut être mortelle en l’absence d’un traitement par antibiotiques de première utilisation (pénicilline). Il n’existe pas encore de vaccin à ce jour. La maladie évolue vers la guérison sans séquelle dans 80 % des cas traités. En revanche, le taux de mortalité constaté est de 7 % à 10 % en l’absence de traitement. L’enquête professionnelle post-accident de travail que nous avons menée nous a fait découvrir un manque de traçabilité concernant la vente des rongeurs en animalerie. D’autre part, la majorité des professionnels que nous avons interrogés (vétérinaires) ne connaissent pas la maladie. La prévention collective devrait s’axer sur la formation et l’information des salariés, l’hygiène générale (dératisation, désinfection des locaux), la mise en place de moyens appropriés (savon, vestiaires distincts ville et travail, entretien des vêtements de travail par l’entreprise). En complément, le port des équipements de protection individuelle lors de la manipulation des rongeurs ou nettoyage des cages (vêtements de travail, gants à manchette, masques) sont à conseiller. Cette prévention aurait un impact direct chez les professionnels exposés, et indirect chez les particuliers (NAC) par le biais des animaleries et vétérinaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Streptobacillose, Zoonose, Exposition professionnelle, Prévention, Enquête professionnelle
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 233 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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