Intérêt du métronidazole topique dans la maladie de Crohn vulvaire isolée - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
La maladie de Crohn ano-génitale isolée est rare, elle peut précéder l’apparition des manifestations digestives de plusieurs mois ou années. En l’absence d’atteinte digestive, la prise en charge de la maladie de Crohn n’est pas codifiée. Nous rapportons l’observation d’une patiente contrôlée sous métronidazole topique.
Observation |
Mme A., âgée de 54 ans est adressée pour une vulvite inflammatoire évoluant depuis 6 mois. Les différents prélèvements microbiologiques bactériens et virologiques étaient négatifs. Les traitements microbiologiques probabilistes prescrits (antibiotiques, zelitrex et antifongiques topiques) s’étaient révélés inefficaces. L’interrogatoire ne retrouvait pas de symptomatologie digestive, d’aphtose ou d’uvéite. L’examen histologique de biopsies cutanées nombreux granulomes épithélioïdes et giganto-cellulaires dermiques compatibles avec une localisation cutanée de maladie de Crohn. La biologie standard, l’enzyme de conversion, le Quantiféron et des biopsies cutanées pour recherche de mycobactéries étaient négatifs. Les endoscopies digestives étaient normales. Le diagnostic d’une maladie de Crohn cutanée ano-génitale isolée a été retenu. Un traitement par métronidazole per os est initié à 500mg×2/j pendant 2 mois associé à du un dermocorticoïde a permis une cicatrisation des lésions, avec une excellente tolérance notamment neurologique. À l’arrêt du métronidazole per os, une récidive survenait, imposant sa reprise durant 2 mois. Une 3e récidive survenait à l’arrêt du métronidazole oral, un relais sous forme topique à 0,75 % a permis une cicatrisation complète.
Conclusion |
Notre patiente a une présentation clinique typique d’une atteinte cutanée de la maladie de Crohn vulvaire avec une vulvite œdémateuse et fissuraire « en coup de couteau » par endroit végétante. Cette inflammation granulomateuse cutanéo-muqueuse est rare, non contiguë au tube digestif, et sans atteinte digestive après plus de 18 mois d’évolution. Le traitement classique de la maladie de Crohn repose sur la corticothérapie orale, l’azathioprine et les anti-TNF alpha. Aucune de ces thérapeutiques nous a semblé répondre à l’objectif bénéfice risque pour notre patiente. Le métronidazole oral a été rapporté dans quelques observations et peut apporter un contrôle transitoire intéressant avec un risque de neuropathie. Nous avons opté pour le métronidazole topique pour limiter ce dernier. Cette patiente présente une maladie de Crohn ano-vulvaire isolée bien contrôlée sous métronidazole topique en monothérapie. Cette alternative semble intéressante pour limiter le risque d’atrophie cutanée liée aux dermocorticoïdes et le risque de neuropathie sous métronidazole oral.
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Vol 145 - N° 4S
P. A64 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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