Lignes de Mees au cours du lupus érythémateux systémique - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
La leuconychie transversale, aussi connue sous le nom des lignes de Mees (LM), a été décrite pour la première fois par Mees en 1919, associée à une intoxication à l’arsenic. Ces lignes peuvent également être dues à diverses conditions comme les traumatismes, les carences nutritionnelles, les maladies infectieuses, les médicaments notamment la chimiothérapie. L’association à un lupus érythémateux systémique (LES) est rarement rapportée.
But |
Nous rapportons une observation de ces LM survenant au cours d’un LES et discutons leur signification.
Résultats |
Il s’agissait d’une patiente âgée de 24 ans, suivie depuis 2 ans pour une néphropathie lupique sous corticothérapie orale et nivaquine, et consultant en dermatologie pour des lésions cutanées et des phanères survenant suite à une exposition solaire. L’examen dermatologique montrait des plaques annulaires érythémato-kératosiques en périphérie et atrophiques au centre siégeant au niveau du visage et des sillons rétro-auriculaires évoluant depuis 2 mois. L’examen des cheveux révélait des plaques érythémato-squameuses alopéciques. L’examen des ongles montrait une onychopathie segmentaire à type de stries blanchâtres transversales d’allure synchrone au niveau des ongles du 2e et 4e doigts droits et des 4e et 5e doigts gauches compatibles. Le diagnostic de lésions de lupus discoïde associées à des LM a été retenu. Une corticothérapie locale (bêtaméthasone pommade) a été prescrite pour les plaques de lupus discoïde avec une bonne évolution. Une progression synchrone des LM proximo-distale à la vitesse de repousse de l’ongle a été notée après 1 mois.
Conclusion |
Les localisations unguéales du LES sont assez fréquentes et non spécifiques. Elles incluent plusieurs aspects : une onycholyse, une hyperkératose distale, des hémorragies en flammèche, une érythronychie, des lignes de Beau et rarement les LM. Les LM sont des lignes blanchâtres parallèles à la lunule qui résultent d’une altération de la matrice unguéale. Elles varient en largeur et progressent vers l’extérieur avec la croissance de l’ongle. Au cours du LES, les LM correspondent à une parakératose matricielle. Pour certains auteurs, les LM semblent servir d’indicateur pour l’activité de la maladie au cours du LES. Chez notre patiente, les LM permettent de dater de début de la poussée de LES et étaient concomitantes à l’apparition des lésions de lupus discoïde suite à une exposition solaire. La découverte de LM doit faire rechercher une origine toxique (arsenic) ou médicamenteuse, qui était absente chez notre patiente.
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Vol 145 - N° 4S
P. A34-A35 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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