La lithiase urinaire est une pathologie fréquente qui ne cesse de progresser depuis plus d'un demi-siècle dans les pays industrialisés et, aujourd'hui, dans les pays en développement, avec une évolution du profil épidémiologique commune à la plupart des pays. Au cours du XX^e siècle, la lithiase urinaire est devenue essentiellement une lithiase du haut appareil, formée dans le rein des sujets adultes, de la troisième à la sixième décennie, et se révélant souvent par une colique néphrétique lors de la migration d'un calcul dans l'uretère. Les calculs sont devenus majoritairement composés d'oxalate de calcium et multirécidivants chez plus de la moitié des patients. La lithiase urinaire peut résulter de causes multiples, mais les plus fréquentes sont liées aux comportements alimentaires et au mode de vie qui ont considérablement évolué au cours des dernières décennies et sont responsables d'autres états pathologiques comme l'hypertension artérielle, le syndrome métabolique ou le diabète non insulinodépendant. La lithiase d'infection, en perte de vitesse pendant plus d'un demi-siècle, semble aujourd'hui de nouveau en progression dans les deux sexes et dans toutes les classes d'âge, probablement en rapport avec une baisse du niveau socio-économique d'une partie croissante de la population depuis les deux ou trois dernières décennies. L'élément le plus marquant de la lithogenèse dans notre société est l'explosion épidémique des plaques de Randall, calcifications interstitielles qui envahissent la médullaire profonde des reins de nos contemporains et servent, dans un grand nombre de cas, de point de départ aux calculs oxalocalciques. L'identification des facteurs environnementaux, diététiques ou thérapeutiques, responsables de la lithogenèse, est un élément clé pour la prévention des récidives de lithiase, mais aussi, bien entendu, pour la prise en charge des comorbidités associées.