Ipé : un bois pigmenté - 09/04/18
Résumé |
Introduction |
Un homme de 31 ans avec un terrain atopique familial et personnel a consulté pour des lésions cutanées hyperpigmentées diffuses évoluant de façon cyclique depuis 2 ans. Il ne prenait aucun traitement, sauf parfois du paracétamol pour des arthromyalgies mécaniques en rapport avec son métier de menuisier qu’il exerce depuis 10 ans. Ce patient de phototype III présentait des macules pluri-centimétriques nummulaires, pigmentées au stade séquellaire mais initialement érythémato-prurigineuses pendant une dizaine de jours. Elles atteignaient le tronc et les 4 membres, étaient d’âge différent et peu sensibles aux dermocorticoïdes de classe III. Une lésion récente, sus-malléolaire, serait survenue 4jours après la manipulation d’ipé, un bois exotique. Il ne rapportait pas d’autre symptôme et semblait tolérer parfaitement d’autres types de bois. La clinique orientait vers un érythème pigmenté fixe médicamenteux au paracétamol ou au bois d’ipé.
Résultats |
Deux biopsies effectuées à plusieurs mois d’écart étaient compatibles avec une mélanose dermique de type pigmentation post-inflammatoire, la biologie était normale. Le bilan allergologique a montré :
–un prick-test avec de la sciure d’ipé négatif ;
–des patch-tests avec de la sciure d’ipé (30 % dans l’eau et 30 % dans la vaseline) douteux en peau saine et positifs (++) selon les critères de l’ICDRG en peau précédemment atteinte à 48h et 72h ;
–des patch-tests au paracétamol (30 % dans l’eau et 30 % dans la vaseline) sur les mêmes sites, négatifs ;
–des patch-tests au mélange de colorants vestimentaires de la batterie standard européenne et à la quinine sur les mêmes sites négatifs.
Discussion |
L’ipé est un arbre tropical du genre Tabebuia, connu pour son bois brun possédant une forte teneur en naphthoquinones dont dérivent le lapachol, le lawsone (henné), la quinine et la vitamine K. Nous avons préconisé des mesures de protections cutanées et la poursuite des explorations avec différentes sciures pour mieux le conseiller dans ces expositions professionnelles. Aucun cas d’érythème pigmenté fixe au bois d’ipé n’a été documenté à ce jour. La voie de sensibilisation aux naphthoquinones reste encore à déterminer.
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Vol 58 - N° 3
P. 245 - avril 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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