Évaluation du taux de blessures chez les pratiquants de CrossFit en France - 20/03/18
Résumé |
Introduction |
Le CrossFit s’est rapidement développé en France depuis 2012, avec actuellement plus de 230 salles affiliées. Il s’agit d’un sport à part entière visant à optimiser la condition physique mais c’est aussi une méthode de préparation physique pouvant entrer dans le cadre d’un entraînement pour une autre discipline. La réputation de ce sport dans l’opinion est d’être traumatisant sur le plan physique. L’objectif de cette étude était de déterminer en France le taux de blessures pour 1000heures d’entraînement et de le comparer à ceux d’autres sports.
Méthode |
Toutes les salles affiliées CrossFit de France métropolitaine ouvertes depuis au moins 1 mois au premier octobre 2015 ont été contactées. Parmi celles qui ont accepté de participer, un tirage au sort de 25 % des adhérents a été effectué. Les pratiquants tirés au sort devaient répondre à un questionnaire comprenant plusieurs parties : leur pratique du CrossFit, les blessures lors de la pratique du CrossFit et antérieures, leur mode de vie et les modifications de leurs caractéristiques physiques.
Résultats |
Au total, 21 salles affiliées réparties sur toute la France ont participé. Au total, 664 questionnaires ont été récupérés et analysés (taux de participation=87,6 %). Parmi les participants, 167 ont déclaré au moins une blessure lors des 12 mois précédents. Le taux de blessures était en moyenne de 2,3/1000h d’entraînement. Les traumatismes étaient significativement plus fréquents chez les hommes (p=0,027) et les consommateurs d’alcool (p=0,0216). Le risque de blessure augmentait avec le nombre d’heures d’entraînement (p=0,0003), la pratique de la compétition (p=0,0071), en cas de modification de l’alimentation (p=0,0193), avec une durée de pratique plus longue (p=0,000002) et avec un antécédent de blessure (p=0,00002).
Conclusion |
À notre connaissance, cette étude est la première en France à s’intéresser à ce sport. Du fait de sa méthodologie et de son bon taux de participation, elle constitue une base solide pour évaluer le taux de blessures de ce sport qui est faible en comparaison d’autres plus répandus. La majorité des pratiquants déclarent une amélioration de leur condition physique et notamment de leur capacité cardiorespiratoire. Cette étude n’a mis en évidence que des pathologies macro- ou microtraumatiques récentes. Il serait intéressant de refaire une étude chez des sportifs ayant plusieurs années de pratique, uniquement dans ce sport, pour évaluer les conséquences à long terme du CrossFit, notamment identifier les pathologies dégénératives comme l’apparition ou non d’une plus forte incidence de pathologies articulaires. Il apparaît néanmoins possible de conseiller ce sport sans craindre de « surrisque » de blessure chez les sujets souhaitant améliorer leur condition physique, dans un objectif de performance ou de santé.
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Vol 35 - N° 1
P. 59 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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