L’hypertension artérielle (HTA) est l’un des principaux facteurs de risque vasculaire. L’objectif de notre étude était d’estimer la prévalence de l’HTA en France et d’en étudier les évolutions depuis l’étude nationale nutrition santé de 2006.

Les données sont issues de l’enquête nationale ESTEBAN, enquête transversale menée en France métropolitaine auprès d’adultes âgés de 18 à 74 ans entre 2015 et 2016. Cette étude incluait une enquête par questionnaires et la réalisation d’un examen de santé. La délivrance de médicaments au cours de l’année précédant l’examen était obtenu par un appariement avec les données du Sniiram. L’HTA était définie par des valeurs de la pression artérielle (PA) systolique supérieures à 140mmHg ou de la pression artérielle diastolique supérieures à 90mmHg ou la délivrance d’un traitement à action antihypertensive. Les analyses ont tenu compte de la pondération et du plan de sondage.

Au total, 2171 adultes ont eu au moins deux mesures de la PA dont 44,8 % d’hommes. La prévalence de l’HTA était de 32,3 % [IC 95 % : 29,7–34,9]. Elle était plus élevée chez les hommes que les femmes (37,5 % versus 27,4 % respectivement) et augmentait avec l’âge. Parmi les personnes hypertendues, 50,0 % [IC 95 % : 45,1–54,8] étaient traités par un médicament à action antihypertensive. Parmi les patients traités, seulement 55,0 % avaient une PA normale (44,9 % chez les hommes et 66,5 % chez les femmes). Depuis 2006, la prévalence de l’HTA est restée globalement stable. Celle-ci a néanmoins augmenté chez les hommes âgés de 15 à 34 ans et les femmes âgées de 55 à 64 ans. La proportion de patients traités et le contrôle de la maladie n’ont pas progressé depuis 2006.

La prévalence de l’HTA reste importante en France, avec une proportion élevée de patients dont l’HTA est non traitée ou non contrôlée. La prise en charge et le contrôle de la maladie ne se sont pas améliorés significativement depuis une dizaine d’année.