Les cliniciens ont une faible appétence à faire le codage CIM10 des diagnostics. Dans notre établissement où le codage reste décentralisé, nous avons essayé de trouver une solution informatique pour faciliter le travail de codage des cliniciens et améliorer l’exhaustivité et la précision du codage. L’objectif de ce travail est d’élaborer et évaluer un logiciel permettant au clinicien de décrire rapidement et complètement les éléments de prise en charge des patients diabétiques hospitalisés dans le but de réaliser automatiquement le codage CIM10 et la hiérarchisation du codage pour une valorisation maximale du séjour.

Un modèle de la prise en charge en hospitalisation complète des patients diabétique a été élaboré en faisant converger les points de vue clinique et médico-économique à partir d’entretiens avec les cliniciens et l’analyse des comptes rendus d’hospitalisation. Une base de règles pour prioriser les diagnostics a été développée dans le respect du guide méthodologique. Tout cela a été intégré dans une application qui permet au clinicien de décrire sa prise en charge en n’utilisant aucun code CIM10. Une fois cette saisie faite, l’application permet de générer toutes les propositions de codage valides et de les ordonner en termes de valorisation. Le codage le mieux valorisé ainsi proposé par le logiciel a été comparée à un codage initial fait par le clinicien sans l’aide de l’outil.

Une interface de saisie ergonomique a été élaborée. Elle a été utilisée par les cliniciens pour coder 33 séjours. Le codage proposé par l’outil a une meilleure valorisation (+21 k€ pour 33 séjours) et le diabète est mieux décrit en termes de type et de complications que la proposition initiale faite par le clinicien sans l’outil.

Bien que développé à partir d’un unique service d’endocrinologie, ce qui peut en limiter sa généralisation, l’approche réconciliant les perspectives cliniques et médico-économique semble prometteuse pour améliorer le codage médico-économique.