La greffe cardiaque reste le traitement ultime de l’insuffisance cardiaque terminale. Les registres nationaux permettent de décrire les caractéristiques cliniques des candidats et leur survie, mais pas leur consommation de soins, notamment hospitaliers.

Les séjours pour greffe cardiaque entre 2010 et 2015 ont été isolés à partir du PMSI et, pour chaque malade, chaînés aux séjours d’au moins une nuitée en MCO et en SSR l’année précédente. Les durées de séjour et délais, les diagnostics principaux (DP) et les actes (CCAM) ont été analysés ainsi que le séjour en réanimation.

Les 2379 greffés inclus étaient majoritairement des hommes (74 %) avec un âge moyen de 48 ans (SD 15). La durée médiane du séjour de greffe était de 39jours (Q1–Q3 : 26–62) et celle entre l’admission et la greffe de 5jours (Q1–Q3 : 0–16). La mortalité hospitalière était de 18 %. L’année précédente, 91 % des greffés avaient eu au moins un séjour en MCO (moyenne 4,3 SD 3,4) et 89 % avec un DP cardiovasculaire (4,6jours, SD 3,4). Cela représentait 9296 séjours avec une durée médiane de 4jours par séjour. Un dispositif de ballon de contre-pulsion était retrouvé pour 5,3 % des malades, une assistance ventriculaire 7,6 %, une CEC 5,4 %, une assistance ventilatoire invasive 14,9 %. L’année précédente, 61 % des futurs greffés avaient séjourné au moins une fois en réanimation. La proportion mensuelle de malades à domicile diminuait (45 % le 12^e mois avant la greffe et 30 % le mois précédant la greffe) au profit de celle des malades séjournant à l’hôpital (15 % versus 19 %) ou en USI (11 % versus 21 %). Celle de malades en SSR de 29 % était stable. Des flux entre ces différents états étaient constatés.

Les greffés cardiaques ont une consommation de soins hospitaliers importante, mais des parcours variables selon leur gravité, le moment de survenue de la défaillance cardiaque. L’appariement au SNDS devrait permettre de distinguer la prise en charge avant et après l’inscription en attente.