Le dépistage organisé (DO) du cancer du sein permet-il de dépister des tumeurs à un stade plus précoce ou nécessitant un traitement moins lourd, par rapport à la découverte d’un cancer hors DO ?

Toutes les femmes de la cohorte cancer âgées de 50 à 74 ans à risque moyen, dont le traitement du cancer du sein a débuté en 2014, et qui ont eu une mammographie dans le cadre du DO ou en dehors du DOe (HDO) dans les six mois précédents ont été incluses. Les trajectoires de soins ont été décrites en termes d’exérèse, chimiothérapie, radiothérapie, selon le type de cancer : in situ (IS), invasif sans envahissement ganglionnaire ni métastase (N−M−), avec envahissement ganglionnaire (N+M−) et métastatique (M+).

En 2014, 23 788 femmes âgées de 50 à 74 ans à risque moyen avaient un cancer du sein incident : 13 530 (57 %) ont été incluses dans le groupe DO, et 10 258 (43 %) dans le groupe HDO. Dans le groupe DO, 6 % de femmes avaient un cancer IS, 75 % un cancer N−M−, 15 % un cancer N+M− et 3 % un cancer M+. Ces taux étaient respectivement de 3 %, 66 %, 22 % et 9 % dans le groupe HDO. Parmi les femmes ayant eu une exérèse pour un cancer IS, 22 % ont eu une mastectomie totale dans le groupe DO, et 27 % dans le groupe HDO. Ces taux s’élevaient respectivement à 32 % et 45 % en cas de cancer N+M−. Les femmes ayant un cancer N−M− ou N+M− avaient plus souvent des trajectoires du type mastectomie partielle suivie d’une radiothérapie dans le groupe DO que dans le groupe HDO, où il y avait plus de mastectomies totales suivies d’un traitement adjuvant, et plus de chimiothérapie néoadjuvante.

Les femmes dont le cancer a été diagnostiqué dans le cadre du DO avaient un cancer moins évolué et des traitements moins lourds que les femmes qui ont eu leur mammographie en dehors du DO.