Intoxication par le plomb et ses sels - 01/01/94
Service de médecine J, CHU de Nancy Brabois, rue du Morvan, 54511 Vandoeuvre cedex France
Résumé |
Le saturnisme, intoxication par le plomb et ses sels minéraux, réputé naguère bien connu et en voie d'extinction, pose aujourd'hui de difficiles problèmes de santé publique. Ce revirement est dû aux acquis récents, épidémiologiques, étiologiques, sémiologiques. Des endémies importantes, les unes dues aux peintures d'immeubles anciens, les autres à l'eau de boisson, ont mis en évidence la persistance du risque et la fragilité des âges extrêmes de la vie. La démonstration d'un seuil toxique plus bas qu'il n'était admis, notamment chez l'enfant, nécessite de redéfinir la limite de l'exposition acceptable. Le rôle du plomb fixé sur le squelette explique en partie la sensibilité du vieillard, et l'apparition de symptômes longtemps après une imprégnation, même silencieuse.
La sémiologie a été complétée : diversité des atteintes neurologiques des formes graves ; reconnaissance de symptômes mineurs chez l'adulte et le vieillard ; description d'altérations neurophysiologiques (électromyographie) chez l'adulte cliniquement indemne, et de troubles du développement psychomoteur et du comportement chez l'enfant lors d'imprégnations modérées.
Ces données impliquent un renouveau de la prévention. La législation française sur le saturnisme professionnel a été modifiée en 1988. Actuellement tend à s'imposer la nécessité de réduire au minimum les apports de plomb, en particulier environnemental et hydrique.
Cette attitude moderne a peut-être une caution historique : c'est ce que suggèrent les travaux évoquant les endémies antiques, et faisant jouer au plomb un rôle dans la décadence de Rome .
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