Évaluation du contrôle de la douleur induite par les actes pleuraux - 31/01/18

Résumé |
Introduction |
De nombreux médecins ne réalisent pas d’anesthésie locale (AL) lors d’une ponction pleurale exploratrice pensant que la douleur de l’anesthésie est équivalente à la douleur de la ponction. Cependant, peu de médecins connaissent les recommandations pour diminuer la douleur de l’AL [1 ]. Nous réalisons depuis plusieurs années, une AL systématique selon ces recommandations pour tout abord pleural. Le but de cette étude est d’évaluer cette attitude.
Méthodes |
Tous les patients ayant eu un abord pleural entre le 15 mai et le 31 août 2017 ont été évalués de manière prospective sur l’intensité de la douleur ressentie lors du geste par 3 échelles de douleurs (EVA, EN, EVS). Nous avons corrélé ces données à la pathologie, la taille de l’aiguille ou du drain, la quantité de xylocaïne injectée, l’expérience de l’opérateur et la présence d’une douleur préexistante.
Résultats |
Au total, 150 patients ont été évalués (homme : 50 %) d’âge moyen 65,6 ans (±17,9). Au total, 80 % avaient une pathologie tumorale, 11 % infectieuse, 1 un PNT et 8 % d’autres étiologies. L’EVA moyenne est de 0,9 (±1,4). Quarante-sept pour cent ont une EVA à 0. Soixante-dix-sept pour cent ont une EVA<2 et 4,7 % (7 pts) ont une EVA>4 (maxi : 6). Il n’y a pas de différence significative entre EVA et EN. La quantité moyenne de xylocaïne utilisée est de 131,5mg (68 % de la dose maximale autorisée de 3mg/kg). Le volume moyen de xylocaine à 1 % est de 14,6mL. Dix pts (7 %) ont reçu une dose >100 %. Cinq pour cent (7 pts) ont reçu du MEOPA, 5 pour douleur, 2 pour anxiété. Il n’y a pas de différence d’intensité de la douleur selon l’expérience de l’opérateur (soulignant la facilité d’apprentissage de l’AL), du type de geste (ponction exploratrice, évacuatrice, biopsie pleurale, drainage thoracique), de la taille de l’aiguille ou du drain (0,8 à 6,7mm), de la pathologie sous jacente ou de la présence d’une douleur préexistante. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des patients acceptent de refaire la ponction dans les mêmes conditions.
Conclusion |
L’anesthésie locale permet un excellent contrôle de la douleur dans la majorité des cas quel que soit le geste effectué. Les recommandations sur l’anesthésie locale s’appliquent à l’anesthésie de la paroi thoracique et leur diffusion est fondamentale pour diminuer la douleur induite par les soins.
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Vol 35 - N° S
P. A72 - janvier 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.