Enfants et adultes forts consommateurs de sucres libres en France : quels changements alimentaires pour respecter les recommandations nutritionnelles ? - 21/12/17
Characteristics of French children and adults with excessive free sugars intakes. Which dietary changes are needed to meet nutritional recommendations?
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Résumé |
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une consommation de sucres libres (SL) inférieure à 10% de l’apport énergétique total chez les enfants et les adultes. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques et la diète des consommateurs dépassant cette recommandation (appelés ici « forts consommateurs ») en France et de modéliser les changements alimentaires nécessaires pour atteindre l’ensemble des recommandations nutritionnelles.
Les apports nutritionnels de 1 380 enfants et 1 719 adultes ont été estimés à partir de l’étude individuelle et nationale des consommations alimentaires (INCA2) (2006-2007) et de la table de composition du Centre d’information sur la qualité des aliments (CIQUAL) 2013 complétée des teneurs en SL. La population a été séparée en quatre classes d’âge (3-6 ans, 7-11 ans, 12-17 ans et les adultes) puis en deux sous-populations : SL-Compliants, pour les individus respectant la recommandation en SL (apport inférieur ou égal à 10% de l’apport énergétique total), et SL-Excès, pour ceux ne la respectant pas. Dans la sous-population SL-Excès, pour chaque diète individuelle observée, une nouvelle diète isocalorique optimisée – définie comme respectant un ensemble de 33 recommandations nutritionnelles (incluant la recommandation sur les SL), tout en restant le plus proche possible de la diète observée – a été modélisée par programmation linéaire. Quand aucune solution mathématique n’était possible, la diète était considérée comme non optimisable.
Le pourcentage d’individus SL-Excès décroît avec l’âge : 92, 86, 75, et 41% chez les 3-6 ans, 7-11 ans, 12-17 ans et chez les adultes, respectivement. Pour tous les groupes d’âge, les SL-Excès consomment plus de SL pendant les repas principaux mais surtout hors repas. Les diètes observées des SL-Excès n’étaient pas optimisables pour 40, 9, 11 et 0,1% chez les 3-6 ans, 7-11 ans, 12-17 ans et chez les adultes, respectivement. Pour les autres, l’optimisation conduit pour toutes les tranches d’âge à diminuer les produits sucrés, les boissons sucrées et les jus de fruits, et à augmenter les quantités d’eau, de fruits et légumes, féculents, et en plus pour les 7-17 ans à augmenter les produits laitiers (lait ou yaourt). L’optimisation diminue les SL (de –26 à –30 g/j, selon la classe d’âge), via une moindre contribution des produits sucrés (de –14,3 à –21,3 g de SL/j) et des boissons sucrées et jus de fruits (de –6,7 à –13,4 g de SL/j).
En conclusion, une forte majorité des enfants français a des apports excessifs en SL. Il est généralement possible d’optimiser la diète des forts consommateurs de SL en s’éloignant le moins possible de la diète observée. Néanmoins, compte tenu des contraintes imposées dans le modèle, une exploration complémentaire est nécessaire pour comprendre les raisons pour lesquelles il est impossible d’atteindre une diète nutritionnellement adéquate pour 40% des enfants de 3-6 ans ayant des apports excessifs en SL.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The World Health Organization (WHO) recommends reducing the intake of free sugars to less than 10% of total energy intake for both children and adults. The objective of this study was to characterize the diet of French children and adults with excessive free sugar intakes and to model the dietary changes needed to achieve all the nutritional recommendations.
The nutritional intakes of 1,380 children and 1,719 adults were estimated from the French national survey INCA2 (2006-2007) and the CIQUAL 2013 French food composition database completed with free sugars (FS). The population was divided into 4 age classes (3-6 years, 7-11 years, 12-17 years and adults) and then into 2 groups, based on the contribution of free sugars to energy intake lower or equal to 10% (FS-Acceptable) or greater than 10% (FS-Excess). For each individual observed diet from the FS-Excess group, a new iso-caloric optimized diet – defined as complying with a set of 33 nutritional recommendations (including the recommendation on FS), while staying as close as possible to the observed diet – was modeled by linear programming. When no mathematical solution was possible, the diet optimization was considered unfeasible.
The percentage of FS-Excess individuals decreased with age: 92%, 86%, 75%, and 41% in the 3-6 years, 7-11 years, 12-17 years and in the adults, respectively. For all age groups, FS-Excess individuals consumed more free sugars, particularly out of the main meals. Diet optimization was unfeasible for 40%, 9%, 11% and 0.1% of FS-Excess individuals in 3-6 years, 7-11 years, 12-17 years and adults, respectively. When diet optimization was feasible, the main changes for all age groups were decreases in sweet products, sugar-sweetened beverages and fruit juices, and increases in water, fruit and vegetables, starchy foods. In the 7-17 years, dairy products (milk or yoghurt) were also increased. The diet optimization process decreased free sugars (-26 to -30 g of free sugars/d, depending on the age group), via a lower contribution of sweet products (from -14.3 to -21.3 g of free sugars/d) and sugar-sweetened beverages and fruit juices (-6.7 to -13.4 g of free sugars/d).
In conclusion, a large majority of French children have excessive intakes of free sugars. It is generally possible to optimize the diet of individuals with excessive intakes of free sugars, staying as close as possible to the observed diet. However, given the constraints imposed in the model, further exploration is needed to understand why it is impossible to achieve a nutritionally adequate diet for 40% of 3-6 years old children with excessive intakes of free sugars.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Sucre, Programmation linéaire, Recommandations nutritionnelles, Habitudes alimentaires, Snacking, France, INCA2
Keywords : Sugars, Linear programming, Nutrient recommendations, Dietary habits, Snacking, France, INCA2
Plan
Vol 52 - N° S1
P. S66-S79 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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