L’exposition des travailleurs de nuit aux facteurs de pénibilité en France : les enseignements de l’enquête SUMER 2010 - 15/12/17
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Résumé |
Position du problème |
Bien que la loi française stipule que le recours au travail de nuit doit être exceptionnel, il a connu une nette augmentation depuis une vingtaine d’années. Parallèlement à son développement, une abondante littérature scientifique a mis en évidence que le travail de nuit pouvait avoir des effets négatifs sur la santé physique des salariés. Comme le travail de nuit est l’un des facteurs de pénibilité pris en compte par la loi de 2010 sur la réforme des retraites, l’objectif de cet article est d’examiner s’il est associé à une plus forte exposition aux autres facteurs de pénibilité inscrits dans cette loi, à savoir « les contraintes physiques marquées » (manutention manuelle de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques) et « un environnement physique agressif » (agents chimiques dangereux, températures extrêmes, bruit).
Méthode |
Notre étude propose d’exploiter l’édition 2010 de l’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (SUMER). Près de 50 000 salariés ont été interrogés, représentatifs de 21,7 millions d’actifs français. Des régressions logistiques ont été appliquées pour examiner l’influence potentielle du travail de nuit sur les probabilités d’être respectivement exposéà au moins un agent CMR, à des nuisances sonores, à des nuisances thermiques et à des contraintes physiques.
Résultats |
Si les analyses descriptives mettent en évidence que les salariés ayant travaillé la nuit sont globalement plus exposés aux autres facteurs de pénibilités analysés, les modèles logistiques multivariés indiquent que le degré d’exposition n’augmente pas systématiquement avec le nombre de nuits travaillées, d’où l’intérêt de distinguer entre travailleur de nuit occasionnel et régulier. Enfin, il ressort que les disparités d’exposition associées au travail de nuit diffèrent selon la catégorie socioprofessionnelle.
Conclusion |
Nos résultats confirment la plus grande exposition des travailleurs de nuit aux autres facteurs de pénibilité. Ainsi, ils font face à des désavantages multiples sur le marché du travail. Les actions de prévention en faveur des travailleurs de nuit devraient autant viser le contenu des tâches à accomplir que l’organisation du travail.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Background |
Despite the fact that French laws state that night work should be exceptional, the number of night workers has sharply increased in the past 20 years. At the same time, empirical and epidemiological studies indicate that night work has negative effects on workers’ health. This is why the 2010 French pension act considered night work to be a drudgery. The aim of this study is to investigate whether night workers are more subject to other factors defined as contributing to the drudgery of work than are day workers. This article focuses on exposure to physical constraints (manual manipulation of heavy loads, awkward posture, exposure to mechanical vibrations) and aggressive physical environment (carcinogenic, mutagenic and reprotoxic chemicals [CMR], extreme temperature and noise).
Methods |
Our study used the 2010 Medical Monitoring Survey of Occupational Risks [Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels, (SUMER)] that was conducted among a sample of around 50,000 employees representative of 21.7 million French employees. We used logistic regressions to explore the potential influence of night work on the probabilities of exposure to at least one CMR, noise, thermal nuisance and physical constraints.
Results |
Even though descriptive statistics suggest that night workers are more exposed to drudgery of work than day workers, our multivariate logistic models indicate that the exposure is not always positively correlated with the number of nights worked. Moreover, the exposure differs according to gender and socio-occupational category.
Conclusion |
Our findings suggest that night workers are more exposed to several factors defined as contributing to the drudgery of work than are day workers. Thus, they seem to face multiple disadvantages in the labor market. Preventive measures in favor of night workers should be targeted at job content as much as work organization.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Exposition professionnelle, Travail de nuit, Inégalités de santé
Keywords : Occupational exposure, Night work, Health inequalities
Plan
Vol 65 - N° 6
P. 397-407 - novembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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