Évaluation du bon usage des héparines sodiques dans les services de soins - 12/12/17
Résumé |
Introduction |
Les héparines sodiques sont des médicaments à risque nécessitant une surveillance accrue. Une erreur d’administration a été identifiée en 2016 dans notre hôpital. Peu d’études sont recensées. L’objectif de cette étude est d’évaluer et d’améliorer leur usage dans les services de soins.
Matériels et méthode |
Un audit (EPP) a été mené de juillet à fin août 2017. Une grille a été réalisée par un interne de pharmacie et validée par deux pharmaciens. Plusieurs critères ont été évalués : prescription, suivi biologique et adaptation posologique, préparation des seringues électriques et leur administration. L’étude de la prescription comprenait : le grade du prescripteur, la date et l’heure de début de traitement, la voie et le rythme d’administration. Le suivi biologique a été recherché avant l’instauration, pendant le traitement (numération des plaquettes, activité anti-Xa) et après changement de posologie. La préparation et l’administration ont été auditées auprès des infirmier(s) (IDE) sur trois jours pour un même patient.
Résultats et discussion |
Sur la période d’étude, 10 patients ont eu une prescription d’héparine sodique sur l’ensemble des services de l’hôpital. Vingt-deux préparations et administrations de seringues électriques ont été auditées. Six de ces prescriptions ont été réalisées par des internes. Plusieurs éléments manquaient : la voie d’administration (60 %) et l’heure de début de traitement (50 %). L’initiation de la dose d’héparine recommandée en fonction du poids du patient a été suivie uniquement dans un service pédiatrique. Le TP/TCA et la numération plaquettaire ont été réalisés systématiquement. Après un changement de posologie, l’activité anti-Xa recommandée 4 à 6h après n’a été effectuée que dans 40 % des cas. Une fiche de suivi biologique était présente dans 70 % des cas mais il n’existait pas de protocole d’adaptation de doses. L’étiquetage des préparations était le plus souvent non conforme : absence de la traçabilité de l’infirmière (3 services sur 5), heure de préparation non précisée (62 %). Les méthodes de calcul de doses des IDE par service (pour une même dose) étaient identiques alors qu’elles différaient entre services. Dans 73 % des cas, la préparation s’effectuait sur 12h au lieu des 24h prescrites, cela permettait aux IDE de répondre plus facilement au changement de posologie. La recommandation de l’usage de seringues opaques selon STABILIS® n’était pas appliquée.
Conclusion |
L’élaboration de cet EPP intègre une stratégie globale d’amélioration du bon usage de l’héparine sodique. Cet audit a permis de souligner des disparités de pratiques de la prescription à l’administration, ce qui pourrait présenter un risque. Un travail d’équipe pluridisciplinaire dans l’hôpital va être initié afin d’établir un protocole de bon usage qui après validation sera diffusé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Héparine sodique, EPP, Protocole
Plan
Vol 52 - N° 4
P. 384 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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