Évaluation de la rationalisation des prescriptions de fer injectable en regard des durées de séjours des patients hospitalisés - 12/12/17
Résumé |
Introduction |
Deux spécialités de fer injectable (IV) existent : le carboxymaltose ferrique (CMF) et le fer saccharose (FS). Les modalités d’administration diffèrent en raison de leurs galéniques propres. Au maximum, 300mg de FS peuvent être administrés en 1h30 avec un intervalle de 48h entre 2 perfusions alors qu’1g de CMF peut être administré en une fois sur 15minutes, ce qui est adapté aux séjours de moins de 3jours. Le choix de la spécialité de fer IV en fonction de la durée de séjour permet de maîtriser les coûts de santé. Cette étude est une analyse des prescriptions de fer IV sur 2016 en regard des durées de séjours réelles des patients permettant d’évaluer les bonnes pratiques de prescription du fer IV.
Matériels et méthode |
L’étude a été menée rétrospectivement sur l’année 2016. La population étudiée comprend l’ensemble des patients adultes hospitalisés ayant reçu du fer injectable au cours de cette année. Les données recueillies ont été extraites du logiciel de prescription Pharma® et des dossiers patients.
Résultats et discussion |
Sur 2016, 180 patients âgés en moyenne de 66 ans ont reçu une ou plusieurs cures de CMF. En moyenne, la durée de séjour retrouvée pour chaque patient est de 7j (0–97). Dans 43 % des cas, la durée de séjour est non conforme car supérieure ou égale à 3jours. Le service principalement concerné par cette non-conformité est l’hépatogastroentérologie (HGE). D’autre part, 200 patients d’âge moyen 78 ans ont reçu du FS. En moyenne, la durée de séjour retrouvée pour chaque patient est de 12j (0–94). Dans 15 % des cas, la durée de séjour est non conforme car inférieure à 3j. Les services principalement concernés par cette non-conformité sont : la médecine interne (MI) pour 31 % des séjours non conformes et la gériatrie aiguë (GA) 25 % des séjours non conformes. Les prescriptions de CMF pour des durées de séjour supérieures ou égales à 3jours sont inadaptées puisque dans ce cas la prescription de FS est à envisager, d’autant plus qu’il est moins couteux (16 €/g contre 150 €/g de CMF). Cependant, en HGE, les lits d’hospitalisation complète, d’hospitalisation de semaine et d’hospitalisation de jour sont dans la même unité géographique, ce qui pourrait expliquer que la plupart des non-conformités des prescriptions de CMF sont retrouvés en HGE. D’autre part, le CMF est parfois plus adapté aux patients hospitalisés en HGE. Il permet de réduire le nombre et la durée des perfusions de fer pour ces patients régulièrement hospitalisés dans le cadre de leurs pathologies chroniques. Les prescriptions de FS sont cohérentes avec les durées de séjours des patients. Cependant, une injection unique de FS peut entraîner un sous-dosage en fer et une nécessité de ré-hospitalisation pour transfusion. Une sensibilisation des unités d’HGE, de MI et de GA permettrait d’améliorer la cohérence entre le médicament prescrit et la durée de séjour prévue.
Conclusion |
Cette étude a permis d’évaluer la cohérence entre la spécialité de fer injectable prescrite et la durée de séjour des patients. Une bonne adéquation de ces 2 paramètres permet d’assurer la qualité de la prise en charge des patients tout en maîtrisant les coûts liés au médicament. Un élargissement du cadre d’administration des spécialités de fer injectable et un nouveau mode de facturation sont prévus par la Loi de financement de la sécurité sociale 2017.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fer injectable, Rationalisation des prescriptions, Maîtrise des coûts de santé, Durée de séjour
Plan
Vol 52 - N° 4
P. 377 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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