La dystonie peut être une complication chez certains patients parkinsoniens traités chirurgicalement (Tolosa et al., 2006). L’injection de toxine botulinique peut parfois améliorer de manière significative la dystonie du pied dans cette population (Anupam Datta Gupta et al., 2016). Nous rapportons notre démarche diagnostique et thérapeutique face à une déformation fixée non améliorée par la toxine.

Un homme de 65 ans, opéré pour stimulation cérébrale profonde bipallidale, a présenté dans les suites une déformation du pied droit (varus équin 30°–griffe d’orteils). Marche avec rolator, risque de chute moyen selon la BERG (35/56). Déformation non réductible en éteignant la stimulation et durant un OFF dopaminergique.

Injections de toxine botulique (350UI incobotulinumtoxinA) : pas d’amélioration. Bloc moteur anesthésique du nerf tibial postérieur droit : pas de modification de la déformation. Examen clinique sous courte anesthésie générale : pas d’amélioration de l’équin ni même avec adjonction de curare. Devant une rétraction tendineuse confirmée, indication chirurgicale retenue. Réalisation de ténotomies : allongement du tendon calcanéen, du tibial postérieur, de l’abducteur de l’hallux et ténotomie à la base des 4 orteils. Après 5 semaines d’immobilisation, puis 4 semaines de rééducation, réduction complète de l’équin (0°), marche sans aide technique et risque de chute faible selon la BERG (53/56).

Chez le patient extrapyramidal présentant une dystonie fixée du pied, les ténotomies peuvent permettre de corriger la déformation et d’améliorer la marche.