Agir avec notre environnement nous est possible grâce à la connaissance précise de notre corps en action stockée au niveau cérébral sous la forme d’une représentation interne appelée le schéma corporel (SC). Le SC se façonne au cours de l’ontogénèse et repose grandement sur la proprioception. La maturation des bases cérébrales sous-jacentes à l’intégration proprioceptive reste encore peu connue. Cette étude explore les liens corrélationnels entre l’activité cérébrale des réseaux sous-tendant l’intégration proprioceptive et le comportement observé dans une tâche d’acuité proprioceptive. À partir d’un protocole de repositionnement articulaire (i.e. coude) et d’un enregistrement en IRMf de repos chez 20 enfants (8–12 ans) et 20 jeunes adultes, nous avons évalué pour chaque individu, l’existence d’un lien corrélationnel entre connectivité fonctionnelle des réseaux cérébraux sous-tendant le SC et performances comportementales. Il ressort que l’acuité proprioceptive est sous-tendue par une interaction entre le réseau sensorimoteur (SMN) et frontopariétal (FPN) chez l’adulte et l’enfant. Cette relation est positive chez l’adulte, signifiant que plus forte est la connectivité SMN-FPN meilleure est l’acuité proprioceptive. En revanche, cette relation apparaît inverse chez l’enfant. De plus, l’acuité proprioceptive est également supportée par des connexions cérébellocorticales chez l’enfant uniquement. Cette étude révèle que l’acuité proprioceptive est supportée par un réseau cérébral à large échelle impliquant le SMN et le FPN dès 8 ans. Au cours du développement, il apparaît également un désengagement des connexions cérébellocorticales qui laisseraient la place à une contribution plus importante des connexions corticocorticales, signant ainsi la maturation du réseau sous-tendant le SC.