La lésion méniscale dégénératice (LMD) est un processus à développement lent qui se présente sous forme d’un clivage horizontal chez le patient d’âge mûr ou plus âgé. Lorsque le genou est symptomatique, une méniscectomie partielle arthroscopique (MPA) est proposée depuis longtemps avec de nombreuses publications de séries faisant état d’une amélioration de la fonction. Depuis 2002, plusieurs études randomisées montrent l’absence de bénéfice de la MPA par rapport au traitement non opératoire, la « sham » chirurgie, ou la « sham » méniscectomie arthroscopique. Ces résultats ont été à l’origine de controverses dans la communauté médicale et posait la question de la prise en charge en pratique quotidienne. Pour faciliter le processus de décision, un consensus porté par l’European Society for Sports Surgery, Knee Surgery and Arthroscopy (ESSKA) est proposé. La LMD était définie comme une lésion survenant dans un contexte atraumatique chez un patient de plus de 35 ans. Les lésions congénitales, les lésions traumatiques, et les lésions dégénératives du sujet jeune (en particulier de l’athlète) étaient exclues. Le projet a suivi le processus du consensus formel, impliquant successivement un groupe pilote, un groupe d’évaluation, et un groupe de relecture. Au total, 84 chirurgiens et scientifiques venant de 22 pays européens ont été impliqués dans le processus. Vingt questions, leurs réponses et un algorithme décisionnel ont été proposés, fondés sur une revue extensive de la littérature et des avis d’experts. À chaque question-réponse était attribué un grade fondé sur le niveau scientifique de la littérature. La MPA ne doit pas être proposée en première ligne du traitement des LMD. La MPA doit être uniquement envisagée après un examen clinique et radiologique standardisé et lorsque la réponse au traitement non opératoire n’a pas été satisfaisante. L’IRM du genou n’est habituellement pas indiquée dans le bilan initial. En revanche, la radiographie standard est l’examen de référence initial pour détecter une arthrose du genou ou de rares pathologies, telles que tumeurs ou fractures. Cet article produit un cadre clair pour la prise en charge des LMD, avec l’objectif d’un équilibre entre données de la science et expertise clinique. En raison de biais et de faiblesses de la littérature, et du manque de définition de critères importants comme les symptômes mécaniques, cet article ne peut être considéré comme un algorithme exact : il résume « l’ESSKA Meniscus Project » (projects) et est le premier consensus européen officiel sur ce sujet. Ce consensus peut être actualisé au fur et à mesure de l’émergence de publications de haute qualité scientifique.

Niveau 1.