Diabète et déséquilibre glycémique sous anti-PD1 - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le diabète aigu de type 1 (AD1) est un événement indésirable rare, sévère et irréversible induit par les anti-PD1. En dehors de ces AD1, de simples déséquilibres glycémiques sont parfois aussi observés sous anti-PD1 chez les patients atteints de diabète préexistant.
Matériel et méthodes |
L’objectif était de déterminer si les anti-PD1, lors de leur administration dans le mélanome métastatique, pouvaient déséquilibrer les glycémies chez des sujets non diabétiques ou chez des patients initialement diabétiques de type 2 (DT2). Étude rétrospective, en condition de vie réelle, avec recueil des glycémies avant, sous et après traitement anti-PD1 chez des patients consécutifs atteints de mélanome traités sur une période de 36 mois.
Résultats |
Cent soixante-trois patients ont été traités. Trois ont développé un AD1 (1,8 %) et 2 autres cas ont été observés dans la même période dans des essais en insu en cours dans le service (anti-PD1 vs ipilimumab) (Annexe A). Chez ces 5 patients ayant développé un AD1, aucune dérive de glycémie avant l’apparition de l’acidocétose n’a été détectée. Dans 4/5 cas, les haplotypes HLA étaient DRB01*03 ou 04. Au moins une glycémie était disponible chez 160 patients. Pour les 28 patients avec une glycémie prétraitement anormale (12 diabétiques connus), on observait une tendance à l’augmentation des glycémies au cours des cures (0,05mmol/L/cure p=0,004). Pour les 132 patients avec une glycémie pré-traitement normale, à l’exception des 3 cas d’AD1, on observait une très faible diminution des glycémies sous traitement (−0,012/mmol/L/cure p=0,028).
Discussion |
Il s’agit de la première étude systématique de la glycémie chez les patients traités par anti-PD1. Le risque d’AD1 sous anti-PD1 semble 100 à 1000 fois plus élevé qu’en population générale. La survenue d’un AD1 ne peut pas être anticipée par une surveillance préalable de la glycémie. Son caractère brutal et imprévisible justifie bien son nom de « diabète fulminant ». Le typage HLA pourrait aider à dépister les patients à risque (HLA DRB01*03 ou 04) : 80 % de nos cas d’AD1 appartiennent à l’un de ces groupes HLA versus une prévalence de 25 % dans la population générale. La tendance légère mais significative à l’augmentation des glycémies chez les patients atteints d’un trouble glycémique préexistant est probablement plus due à une faible capacité de contrôle glycémique induite par la maladie métastatique et aux traitements de soutien (stéroïdes), qu’à un effet direct des anti-PD1. Chez les patients avec glycémies prétraitement normales, il n’existait pas de variation cliniquement significative des glycémies.
Conclusion |
Il faut informer des risques d’AD1 sous anti-PD1 car une errance diagnostique peut s’avérer fatale. La surveillance glycémique systématique de tous les patients traités ne semble cependant pas utile car elle ne permet pas d’anticiper les AD1. Le typage HLA semble intéressant pour dépister les sujets à risque et pourrait être un paramètre faisant reconsidérer un traitement par anti-PD1 en situation adjuvante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Diabète fulminant, Diabète induit, Mélanome, Toxicité auto-immune
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.098. |
Vol 144 - N° 12S
P. S92 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?