La trichoscopie du cheveu africain - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
L’examen dermoscopique des cheveux et du cuir chevelu, connu sous le nom de trichoscopie, est une technique d’examen non invasive devenue indispensable. Il n’existe, à notre connaissance, aucune étude trichoscopique effectuée sur phototype V et VI en Afrique noire francophone. L’objectif était d’étudier l’apport de la trichoscopie dans le diagnostic des pathologies du cuir chevelu de phototype foncé.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude prospective descriptive, sur une période de 1 mois du 20 mars 2017 au 20 avril 2017 au service de dermatologie de l’IHS à Dakar et dans un cabinet privé de dermatologie. Etaient inclus tous les patients de phototype V et VI consultant pour une pathologie du cuir chevelu. Les photos trichoscopiques ont été prises en utilisant un dermoscope numérique à lumière polarisée couplé à une tablette Samsung Tab S2 avec l’application CameraFi. Les données étaient analysées par Epi Info7 avec une différence était statistiquement significative si p<0,05.
Résultats |
Nous avons recruté 119 patients. L’âge moyen était de 25,1 ans [4 mois à 87 ans]. Le sex-ratio était de 0,56. Parmi les 76 femmes, 56,6 % (n=43) se tressaient et 39,47 % (n=30) pratiquaient le défrisage à froid. La durée moyenne d’évolution était de 3 ans et 8 mois [3 jours–49 ans]. Les diagnostics cliniques les plus fréquents étaient la dermatite séborrhéique du cuir chevelu : 40,3 % (n=48) et l’alopécie de traction : 28,57 % (n=34). Les 919 images trichoscopiques étaient entièrement exploitables chez 113 patients. Nous avons trouvé plusieurs aspects singuliers, dont le cheveu en chas d’aiguille dans l’alopécie de traction ; l’association globules rouges, points blancs, bouchons cornés, vaisseau arborisant, vaisseau glomérulé et plages amorphes en zone périlésionnelle dans l’hamartome verruco-sébacé, ainsi que les gaines péripilaires dans certaines teignes.
Discussion |
La moyenne d’âge de 25 ans, correspond à une population jeune. Le sex-ratio en faveur des femmes pourrait s’expliquer par le fait que celles-ci sont d’avantage préoccupées par leur chevelure qui est un élément de beauté. Concernant l’alopécie centrale cicatricielle centrifuge, nous avons trouvé une relation entre points blancs et cheveux duveteux (p<0,05). Il existait une relation entre la folliculite fibrosante de la nuque et les cheveux en touffe (p<10–6). Les pellicules étaient trouvées de manière statistiquement significative (p<10–6) dans la dermatite séborrhéique. Nous avons trouvé une relation entre teignes, cheveux cassés, points jaunes normaux, squames et gaines péripilaires (p<0,05). Le climat chaud et humide favorise les infections bactériennes du cuir chevelu et la dermite séborrhéique. Tresses et défrisage favorisent l’alopécie de traction.
Conclusion |
Il s’agit de la première étude en Afrique noire francophone sur la trichoscopie. Elle a permis d’effectuer des diagnostics sans avoir recours à la biopsie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cheveux africains, Sénégal, Trichoscopie
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S57 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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