Itraconazole, une guérison accidentelle des verrues récalcitrantes - 25/11/17
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
Les verrues constituent la manifestation dermatologique la plus fréquente de l’infection par le virus du papillome humain (VPH). Il existe une grande variété de traitements locaux mais aucun n’a prouvé une supériorité en termes d’efficacité ou d’effets secondaires. Nous rapportons le cas d’une patiente ayant des verrues cutanées multiples et récalcitrantes qui a répondu significativement à une cure d’itraconazole prescrite pour une infection fongique concomitante.
Observation |
Une femme de 25 ans s’est présentée pour une histoire de verrues vulgaires periunguéales au niveau de sept doigts depuis plusieurs mois. Elle avait été traitée initialement par plusieurs séances hebdomadaires de cryothérapie combinées à de l’acide salicylique 40 % appliqué quotidiennement pendant huit semaines, ainsi que par de l’imiquimod topique 5 %, le tout sans résultat significatif. À l’une des visites, la patiente débuta un traitement par de l’itraconazole 200mg/jour pour un pytiriasis versicolor pendant deux semaines. Au rendez-vous de suivi deux semaines plus tard, les verrues étaient complètement guéries.
Discussion |
Plusieurs études récentes confirment les propriétés anticancéreuses de l’itraconazole, bien que les mécanismes physiopathologiques sous-jacents restent très mal élucidés. L’itraconazole est un inhibiteur puissant, in vivo et in vitro, de la voie Hedgehog (Hh) au niveau de la protéine smoothened. Si défectueuse, la voie Hh peut induire une oncogenèse dans le cadre de tumeurs sporadiques et héréditaires. L’itraconazole a été récemment inclus dans le traitement des tumeurs Hh dépendantes, notamment les VPH à haut risque oncogénique. Une possible explication à nos résultats observés est l’incrimination des VPH à faible risque oncogénique dans la transduction de la voie Hh. Par ailleurs, l’itraconazole pourrait inhiber l’angiogenèse à travers l’inhibition du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire et du facteur de croissance des fibroblastes. Aucun cas n’a été rapporté jusqu’à ce jour démontrant l’efficacité de l’itraconazole dans le traitement des verrues. Notre observation soulève l’hypothèse de l’incrimination des VPH bénins dans la voie Hh et/ou l’effet antiviral de l’itraconazole contre le VPH indépendamment de la voie Hh. L’itraconazole a démontré une action contre les souches de VPH à haut risque oncogénique, il est possible que ce soit ce même mécanisme qui ait conduit à la régression totale des verrues récalcitrantes chez notre patiente.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Itraconazole, Voie Hedgehog, VPH, Verrues récalcitrantes
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S345-S346 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?