Granulome pyogénique périunguéal suivant un traitement par blinatumomab - 25/11/17
pages | 2 |
Iconographies | 2 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
Le blinatumomab est une immunothérapie récente utilisée dans la prise en charge des leucémies lymphoblastiques aiguës (LLA) rédicivantes ou réfractaires de l’adulte. Il se lie sélectivement au CD19 exprimé par les cellules de la lignée B et au CD3 des lymphocytes T, ce qui aboutira à la destruction des cellules malignes. Nous rapportons ici le premier cas de granulome pyogénique (GP) périunguéal dans le décours d’un traitement par blinatumomab.
Observations |
Un homme âgé de 34 ans se présentait en consultation suite à l’apparition d’un GP périunguéal bilatéral des gros orteils. Il n’y avait pas de notion de traumatisme, d’antécédent de granulome pyogénique ou de pédicurie récente. Comme antécédent médical, le patient souffrait d’une leucémie lymphoblastique aiguë traitée un an plus tôt par greffe de moelle osseuse. Dix mois plus tard suite à une rechute, un traitement par blinatumomab était débuté par cycle de 4 semaines. Concomitamment, le patient prenait de l’aciclovir, de l’oméprazole et du posaconazole. Le patient développait une paronychie ainsi qu’un GP périunguéal/sous-unguéal six semaines après le début du traitement par blinatumomab. Seuls les deux gros orteils étaient touchés. Le patient ne présentant aucune douleur, un traitement conservateur local associant un dermocorticoïde et un antibiotique, sous occlusif la nuit était proposé (valérate de bétaméthasone et acide fucidique, Fucicort®, Léo Pharma). Le patient n’est plus revenu pour le suivi.
Discussion |
Le mécanisme qui sous-tend le développement d’un GP périunguéal au cours d’un traitement par blinotumomab est inconnu. Jusqu’à présent, les traitements responsables de l’apparition de GP périunguéal sont les rétinoïdes systémiques et topiques et les thérapies anti-rétrovirales. Récemment, les nouvelles molécules utilisées dans les thérapies anti-néoplasiques sont incriminées, particulièrement les inhibiteurs de facteurs de croissance épidermique. Les autres molécules comme la capecitadine, le 5-fluoro-uracile, la mitoxanthrone, les inhibiteurs de la molécule mTOR, les anticorps monoclonaux CD20 et le docétaxel donnent plus rarement ces effets secondaires (Annexe A).
Conclusion |
De ce qu’on connaît des effets secondaires du blinatumomab, le GP périunguéal n’a jamais été rapporté. Les réactions les plus fréquemment décrites sont l’asthénie, la pyrexie, l’hypotension, le syndrome de relargage des cytokines et les troubles neurologiques. Il y a sept critères utilisés pour évaluer l’imputabilité d’un médicament à un effet secondaire. Ces critères sont divisés en 2 groupes, notamment le score chronologique et le score sémiologique. La somme de ces 2 scores donne l’imputabilité d’un médicament. Dans notre cas, la somme des 2 scores est de 4, ce qui montre que la probabilité que le blinatumomab soit à l’origine du granulome pyogénique est très vraisemblable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Blinatumomab, Granulome pyogénique périunguéal
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.579. |
Vol 144 - N° 12S
P. S339-S340 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?