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Un tableau de SAPHO survenant sous anti-TNF? - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.576 
C. Luherne 1, , S. Devaux 2
1 Dermatologie, Bordeaux, France 
2 Dermatologie, centre hospitalier de la Côte-Basque, Bayonne, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Certaines réactions cutanées paradoxales sont bien connues sous anti-TNFα. En revanche, l’apparition d’un syndrome SAPHO sous anti-TFNα est peu rapportée. À notre connaissance, un seul cas de SAPHO apparu sous infliximab pour une maladie de Crohn est décrit dans la littérature. Nous rapportons un nouveau cas survenant sous adalimumab pour une maladie de Crohn.

Observations

Une jeune fille avait une maladie de Crohn sévère avec pancolite, diagnostiquée en 2014 à l’âge de 16 ans. Un traitement par adalimumab, 40mg tous les 15jours, avait stabilisé la maladie depuis juin 2015.

En décembre 2016, elle développait simultanément une symptomatologie cutanée et articulaire. Elle avait une pustulose palmoplantaire, une acné, une éruption cutanée psoriasiforme et eczématiforme diffuse, touchant 60 % de surface corporelle. Le tableau clinique articulaire était celui d’une spondylarthropathie, confirmée à la scintigraphie osseuse et à l’IRM. Les étiologies infectieuses ou auto-immunes étaient éliminées ; l’antigène HLA B27 était négatif. L’adalimumab était alors arrêté. La maladie de Crohn nécessitant un traitement de fond, un autre anti-TNFα, l’infliximab, associé à du méthotrexate, était débuté. L’infliximab était choisi malgré le risque d’effet classe, car c’était alors la seule autre biothérapie ayant l’AMM dans la maladie de Crohn. Le méthotrexate était associé pour l’atteinte cutanée. L’amélioration était rapide à l’arrêt de l’adalimumab tant sur le plan cutané qu’articulaire et digestif. Cette efficacité persistait avec un recul de six mois.

Discussion

Les hypothèses diagnostiques étaient initialement un authentique SAPHO associé à la maladie de Crohn, une réaction paradoxale aux anti-TNFα, ceux-ci étant efficaces dans le SAPHO ou une spondylarthropathie réactionnelle. Différentes réactions cutanées paradoxales sont désormais décrites, impliquant le rôle de l’IFN type 1 et du CXCR3. Le SAPHO n’est pas une manifestation paradoxale fréquente.

À notre connaissance, seul un cas de SAPHO survenant lors d’un traitement par anti-TNFα est rapporté dans la littérature. Il s’agit d’une patiente de 40 ans traitée par infliximab depuis 3 mois pour une maladie de Crohn.

Dans notre observation, l’aspect clinique à la fois eczématiforme et psoriasiforme atypique sous anti-TNFα est en faveur d’une réaction paradoxale et l’éruption est concomitante du SAPHO. Le délai d’apparition est compatible, pouvant aller de quelques jours à 48 mois selon les données de la littérature. L’amélioration rapide, durable du SAPHO et de l’éruption cutanée à l’arrêt de l’adalimumab, avec relais par infliximab et méthotrexate, est un argument supplémentaire pour une réaction cutanéo-articulaire induite par l’adalimumab (Annexe A).

Conclusion

Il s’agit du premier cas rapporté de manifestation inflammatoire cutanéo-articulaire type SAPHO sous adalimumab, régressant à l’arrêt de ce traitement avec introduction d’infliximab et méthotrexate.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anti-TNF alpha, Réaction paradoxale, SAPHO


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.576.


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