Sarcoïdose cutanée réfractaire traitée par anti-TNF? : à propos de 5 cas - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La sarcoïdose est une granulomatose d’étiologie indéterminée. Les manifestations dermatologiques s’observent dans environ 25 % des cas. Les options thérapeutiques pour la sarcoïdose cutanée sont limitées et le traitement des formes étendues et/ou affichantes est mal codifié. Voici notre expérience relative aux anti-TNFα pour 5 patients atteints de sarcoïdose cutanée en échec de traitement.
Observations |
Cinq patients (3 hommes et 2 femmes), avec un âge moyen de 53 ans [38–66], présentant une sarcoïdose cutanée affichante et réfractaire à plusieurs traitements (méthotrexate, antipaludéens de synthèse [APS], tacrolimus topique et corticothérapie générale), étaient traités par infliximab (n=4) ou adalimumab (n=1). Les formes cliniques correspondaient aux lésions suivantes : lupus pernio (n=1), papules seules (n=1), papules et nodules (n=1), papules et plaques (n=2). Quatre patients avaient une atteinte du visage et un patient présentait des lésions sur un tatouage étendu du dos. L’indication des anti-TNFα était exclusivement cutanée chez 4 patients et cutanéo-articulaire chez 1 patient. La réponse aux anti-TNFα était évaluée au cours du traitement par le même clinicien en référence aux photographies initiales. Une évolution rapidement favorable était notée chez tous les patients. Ils demeuraient en rémission clinique complète et prolongée sous traitement avec un suivi médian de 60 mois [4–84]. Seule persistait une hyperpigmentation post-inflammatoire résiduelle chez les 2 patients de phototype VI. Aucun effet indésirable n’était survenu.
Discussion |
L’impact psychosocial des lésions dermatologiques de sarcoïdose peut affecter négativement la qualité de vie des patients, justifiant alors d’un traitement. Sont habituellement proposés les dermocorticoïdes, le thalidomide, les APS et les immunosuppresseurs (IS). Notre série suggère une efficacité rapide et prolongée des anti-TNFα, sans complication notable. Plusieurs publications de cas isolés ou petites séries rapportent l’efficacité des anti-TNFα pour le traitement des sarcoïdoses réfractaires. Cependant, il est constaté des complications infectieuses et des rechutes fréquentes à l’arrêt du traitement. Dans notre série, la bonne tolérance est liée à l’absence de corticothérapie ou IS concomitant, puisqu’il s’agit d’atteinte principalement cutanée. Compte tenu des résultats de nos observations et des données physiopathologiques connues sur la sarcoïdose, nous suggérons de poursuivre ce traitement à long terme, comme cela est déjà le cas dans le psoriasis, pour prévenir le risque de récidive.
Conclusion |
Les anti-TNFα semblent être un traitement efficace, durable et bien toléré de la sarcoïdose cutanée, permettant de le proposer en seconde ligne en cas d’échec des DMARDs. Ces résultats mériteraient d’être confirmés par une étude contrôlée, sur une cohorte de plus grande taille.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-TNF, Sarcoïdose cutanée
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S326 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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