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Hypersensibilité retardée aux tatouages induite par un traitement combiné anti-BRAF–anti-MEK - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.540 
E. Rohmer , J.-N. Scrivener, C. Schissler, B. Cribier, C. Lenormand
 Service de dermatologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les tatouages font parfois l’objet de réactions inflammatoires survenant plusieurs mois à années après leur réalisation, devant toujours faire évoquer la possibilité d’une sarcoïdose sous-jacente.

Observations

Nous rapportons l’observation d’un patient de 58 ans porteur de trois tatouages à l’encre noire réalisés il y a plus de 20 ans et traité à partir de février 2017 par l’association dabrafénib et tramétinib pour un mélanome de stade IV évolutif, n’ayant pas encore reçu d’immunothérapie. Il voyait apparaître après 2 mois de traitement des plaques érythémateuses, infiltrées, chaudes et douloureuses au niveau des trois tatouages, sans modification de la surface cutanée, débordant des zones tatouées, dans un contexte de tolérance médiocre du traitement avec asthénie marquée, sueurs et myalgies. La biopsie cutanée montrait un infiltrat lymphohistiocytaire périvasculaire s’accompagnant de quelques macrophages interstitiels sans formation de granulome ni présence de cellules géantes multinucléées, la majorité de ces macrophages ayant leur cytoplasme chargé de pigment noir d’allure exogène. Sur le plan biologique, il existait une cytolyse hépatique et une élévation des CPK justifiant, avec les signes généraux, d’une suspension du traitement. La régression des plaques en regard des tatouages était observée en moins de 15jours. La radiographie du thorax ne montrait pas d’adénopathies médiastinales ou de lésions pulmonaires évocatrices d’une sarcoïdose ; l’enzyme de conversion de l’angiotensine n’était pas augmentée.

Discussion

Ce tableau clinicopathologique est remarquablement similaire à celui récemment décrit par Reinhard et al. chez une patiente traitée par dabrafénib et tramétinib, où l’arrêt et la reprise du traitement combiné rythmaient de manière régulière les poussées de réaction inflammatoire sur deux tatouages anciens à l’encre noire, en faveur d’une réaction médicamenteuse spécifique. L’absence de granulomes à l’examen histologique éliminait là aussi une sarcoïdose sur tatouage. Les propriétés immunomodulatrices du traitement pourraient contribuer à une perte de la tolérance immunitaire vis-à-vis de l’encre de tatouage, expliquant cette réaction d’hypersensibilité extrêmement retardée puisque survenant plus de 20 ans après leur réalisation (Annexe A).

Conclusion

Nous rapportons le deuxième cas de réaction d’hypersensibilité retardée à l’encre de tatouage induite par la prise d’un traitement combiné anti-BRAF- anti-MEK, qui confirme qu’il s’agit vraisemblablement d’une réaction médicamenteuse spécifique dont les patients porteurs de tatouages doivent être informés.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Mélanome métastatique, Tatouage, Traitement anti-BRAF-anti-MEK


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.540.


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Vol 144 - N° 12S

P. S320 - décembre 2017 Retour au numéro
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