Patients atteints de mélanome sans primitif retrouvé de la base nationale RIC-Mel - 25/11/17
Le Réseau RIC-Mel
Résumé |
Introduction |
Un mélanome de primitif inconnu (MPI) est défini comme un mélanome diagnostiqué sur une lésion secondaire sans lésion primitive retrouvée et est considéré d’emblée comme un mélanome métastatique.
La prise en charge des patients MPI reste hétérogène et le taux de survie de ces patients demeure contradictoire comparé aux patients mélanome de primitif connu (MPC). Grâce à la base de données du réseau mélanome national (RIC-Mel), le profil clinique et évolutif des patients MPI a été comparé à ceux des patients MPC et plus particulièrement aux patients de stade avancé (AJCC III et IV).
Matériel et méthodes |
La population étudiée est celle de la cohorte nationale française recensée dans la base RIC-Mel. L’analyse a porté sur les données cliniques des patients inclus entre mars 2012 et mai 2017 par les 49 centres français du réseau RIC-Mel. La comparaison de la survie entre les deux populations a été établie à partir de la date de diagnostic du stade métastatique.
Résultats |
Au total, les données cliniques de 18 379 patients ont été extraites pour l’analyse, dont 480 patients MPI (2,6 %) et 17 899 patients MPC (73,7 %). Parmi les patients MPC, 4348 présentaient un mélanome de stade avancé (23,7 %). Les hommes étaient plus représentés chez les patients MPI que les patients MPC (57,7 % vs 48,9 %, p<0,001), sans différence retrouvée par rapport aux patients MPC de stade avancé. L’analyse du statut mutationnel indiquait une mutation BRAF V600 plus fréquente chez les patients MPI (47 % vs 40 %, p<0,001). A partir de la date d’apparition de la première métastase, les patients MPI et MPC de stade avancé ne présentaient pas de différence de survie sans progression. En revanche, les patients MPI avaient une survie globale significativement moins favorable (p=0,0149).
Discussion |
Ces résultats montrent que les patients MPI et MPC de stade avancé présentent un profil différent. Malgré l’hypothèse formulée dans la littérature qu’une régression spontanée de la tumeur primitive pourrait suggérer un terrain immunologique plus favorable chez les patients MPI, leur survie globale, à partir des données de la base RIC-Mel, est significativement plus faible que celle de patients MPC. Cette étude confirme la nécessité avancée dans la littérature pour l’établissement d’un consensus de prise en charge des patients MPI. Dans cette population de patients, une efficacité plus limitée des traitements associée à un éventuel retard de diagnostic pourrait expliquer cette évolution clinique défavorable.
Conclusion |
Cette nouvelle exploitation des données de la base RIC-Mel démontre l’intérêt majeur de cet outil pour la description et la compréhension de la prise en charge ainsi que le pronostic de sous-populations peu fréquentes de patients atteints de mélanome.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome de primitif connu, Mélanome de primitif inconnu
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S306 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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