Manifestations cutanées des infections à Capnocytophaga canimorsus - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Capnocytophaga canimorsus est un bacille gram négatif commensal de la gueule du chien et du chat, transmis par contact, à culture lente, fragile et difficile à identifier. Il se place dorénavant juste derrière Pasteurella multocida pour les infections après morsure de chien et Streptococcus pneumoniae pour les infections chez les splénectomisés. Un cas avec atteinte rhumatologique et érythème annulaire centrifuge, classiquement rares, nous ont incités à en revoir l’incidence, le contexte et l’expression clinique.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une extraction des patients chez lesquels une culture ou une PCR universelle à C. canimorsus se sont révélées positives à partir des bases de données du département d’information médicale et du laboratoire de microbiologie du CHRU de Brest entre 2000 et 2016.
Résultats |
Sept patients (5 hommes et 2 femmes) ont été recensés. Ils avaient de 36 à 88 ans et trois étaient immunodéprimés (diabète, splénectomie et polyarthrite rhumatoïde diabétique sous biothérapie) mais un seul avait eu une consommation d’alcool excessive (alors sevrée). Trois léchages de plaie (chiens) et une griffure (chat) étaient retrouvés, ainsi que la présence de chiens à domicile dans un cas. L’expression clinique prédominante était orthopédique dans deux cas (spondylodiscite, oligoarthrite), cutanée dans deux cas (plaie d’une cheville, escarre inflammatoire), méningée dans deux cas et valvulaire dans un cas. Sur le plan cutané, il existait un purpura associé à l’endocardite et un érythème annulaire centrifuge associé à l’oligoarthrite comme possibles expressions immunologiques secondaires. Le diagnostic était porté grâce à la culture (trois hémocultures, deux biopsies cutanées et un liquide céphalorachidien), ou par PCR universelle (spondylodiscite). L’antibiothérapie, reposant sur des C3G en grande majorité, l’association lévofloxacine–clindamycine ou rifampicine–doxycycline de façon anecdotique, a été associée dans un cas à une chirurgie (parage de la plaie de cheville).
Discussion |
Sur le plan des manifestations cutanées, nous retrouvons dans notre série une plaie infectée, deux portes d’entrées cutanées à type de plaies qui furent léchées, une escarre inflammatoire léchée, un érythème annulaire centrifuge et un purpura. Dans la littérature, les atteintes cutanées sont aussi diverses : purpura, pétéchies, gangrène, exanthème maculopapuleux ou maculeux, plaies mais aussi un exanthème urticarien, un syndrome de Stevens-Johnson associé à un choc septique…
Conclusion |
Il faut penser à une infection à C. canimorsus devant un purpura dans les suites d’une morsure de chien mais aussi devant des manifestations cutanées moins fréquentes chez des patients présentant des facteurs de risques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Capnocytophaga canimorsus, Infection bactérienne, Plaie
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S290 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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