Le typhus murin à l’Île de La Réunion, caractéristiques cliniques, biologiques et épidémiologiques - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le typhus murin (TM) est une zoonose ubiquitaire due à Rickettsia typhi transmise le plus souvent par la puce du rat (Xenospylla Cheopis) et dont le rat est le principal réservoir. Les premiers cas autochtones de TM ont été identifiés à La Réunion en 2012 et le rôle de Xenospylla cheopis confirmé en 2013. Cette étude a pour but de décrire les manifestations cliniques, biologiques et l’épidémiologie du TM à la Réunion.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude de cohorte prospective et observationnelle des cas de TM à La Réunion de 2012 à 2017. Les cas étaient définis par une PCR et/ou une sérologie spécifique positive. Les principales données cliniques, biologiques et épidémiologiques étaient recueillies par le praticien dans un questionnaire standardisé.
Résultats |
L’étude a inclus 57 patients. Le sex-ratio était de 1,48 (34 hommes et 23 femmes). La moyenne d’âge était de 41,1 ans. Le taux d’hospitalisation était de 81 % (n=46). Les principaux symptômes étaient une fièvre prolongée ≥7jours (89 %, n=51), des arthromyalgies (82 %, n=47), une asthénie (82 %, n=47), des céphalées (80 %, n=45), une pharyngite (39 %, n=22), une éruption maculopapuleuse fugace peu spécifique atteignant principalement le tronc (37 %, n=21). La triade fièvre, céphalée, éruption n’était présente que dans 30 % des cas (n=17). La présence de signes respiratoires était observée dans 28 % des cas (n=16), principalement toux sèche et/ou pneumopathie. Des signes digestifs étaient présents dans 49 % des cas (n=28), neurologiques, confusion, photophobie dans 28 % des cas (n=16) et ophtalmologiques, myodésopsies conjonctivite, dans 26 % des cas (n=15). Les principales anomalies biologiques étaient une élévation des transaminases, ASAT>1,5N (85 %, n=44/52), ALAT>1,5N (85 %, n=45/53), une rhabdomyolyse dans 58 % (n=22/38) des cas. Un syndrome inflammatoire biologique était retrouvé dans 100 % des cas, une lymphopénie dans 56 % (n=27/48) des cas ainsi qu’une thrombopénie dans 70 % des cas (n=37/53). Une antibiothérapie par doxycycline était prescrite dans 61 % des cas (n=35). L’évolution était favorable chez tous les patients malgré une asthénie persistante. Une saisonnalité était observée avec 79 % des cas diagnostiqués entre octobre et mars (n=45).
Conclusion |
Le TM est endémique sur l’Île de La Réunion et sa part dans l’étiologie des fièvres de longue durée est sans doute sous-estimée du fait d’une présentation clinique parfois frustre et de sa description récente dans l’île. L’éruption cutanée à type d’érythème maculopapuleux diffus retrouvée dans un cas sur trois n’est pas spécifique et l’escarre d’inoculation est exceptionnelle, contrairement à d’autres formes de rickettsioses. Néanmoins, associée à de la fièvre et des céphalées en saison chaude, elle doit faire évoquer le diagnostic de TM qui est très probablement sous diagnostiqué.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Île de la Réunion, Rickettsiose, Typhus murin
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S287 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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