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Cave canum ! - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.467 
M. Cuchet 1, , A.L. Lepage 2, M. Auzou 3, C. Picard 1, L. Verneuil 1
1 Dermatologie 
2 Anatomopathologie 
3 Bactériologie, CHU de Caen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Capnocytophaga Canimorsus est un bacille Gram négatif commensal du chien. Son identification nécessite un milieu de culture spécialisé riche en CO2 et enrichi en gélose, avec une température de 35–37°C. Ces contraintes, ainsi que sa pathogénicité propre et l’errance diagnostique et thérapeutique conduisent souvent à un retard diagnostique fatal au patient.

Observations

Une patiente de 47 ans ayant pour principal antécédent une splénectomie était hospitalisée pour un purpura des pommettes, associé à des diarrhées dans un contexte fébrile. Une plaie avait été léchée par son chien quelques jours auparavant. À l’examen cutané, on observait un purpura pétéchial symétrique de la face et une nécrose périphérique bilatérale. Le reste de l’examen montrait un syndrome méningé et des signes de sepsis sévère.

Résultats

Le bilan biologique retrouvait une CIVD avec insuffisance rénale, une acidose métabolique et un syndrome d’activation macrophagique. Le bilan scannographique ne retrouvait pas de foyer et la ponction lombaire et l’ETT étaient normales. La biopsie du purpura montrait une vascularite nécrosante et thrombosante avec un épiderme prénécrotique, un purpura intense intradermique, des images de thromboses intracapillaires ainsi qu’une nécrose fibrinoïde périvasculaire. Devant ce tableau, la patiente bénéficiait de remplissage avec amines vasopressives, transfusion de PFC et CUP, d’une épuration extrarénale, d’intubation et d’antibiothérapie probabiliste par ceftriaxone 4g/jour+gentamycine. Après 5jours, une hémoculture était positive pour le germe Capnocytophaga canimorsus. L’antibiogramme conduisait à poursuivre la ceftriaxone à 2g/jour. L’évolution était favorable ; le purpura régressait, mais la nécrose distale des extrémités persistait avec l’apparition d’un décollement, pour laquelle était proposée une momification (Annexe A).

Discussion

Le taux de mortalité des infections à C. canimorsus est d’un tiers. Les facteurs de risque de sévérité sont la splénectomie, l’alcoolisme chronique et la corticothérapie. Chez les splénectomisés notamment, il existe une probabilité plus importante de forme fulminante. On suggère plusieurs hypothèses sur la pathogénicité de la bactérie : la présence d’une lipopolysaccharide endotoxique jouant un rôle majeur pro-inflammatoire, une résistance à la phagocytose par échappement au Toll like receptor 4, une capacité à capturer le fer, favorisant la croissance bactérienne, la déglycosylation des immunoglobulines humaines entraînant leur clivage et l’inactivation du facteur de coagulation X par une protéase à l’origine de la CIVD.

Conclusion

Les éléments anamnestiques, sémiologiques et paracliniques d’une infection à C. canimorsus sont à connaître en raison de sa virulence et de sa létalité. Le traitement à instaurer en urgence est l’amoxicilline-acide clavulanique pendant au moins 2 semaines, C. canimorsus étant habituellement sensible aux pénicillines.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Capnocytophaga canimorsus, CIVD, Purpura


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.467.


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 144 - N° 12S

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